L’administration Obama regarde avec une grande attention les efforts de la Chine pour prendre pied durablement sur le continent américain.
La Chine inquiète les Etats-Unis, économiquement et militairement. Même si une partie de cette inquiétude est de la stratégie politique que tout Etat pratique pour contrer ses adversaires, il est un fait que Barack Obama et ses collaborateurs, dont Hillary Clinton, la secrétaire d’Etat, scrutent tous les signes d’un impérialisme conquérant venu de Pékin. Les statistiques récentes montrant que la Chine est devenue le premier client et fournisseur du Brésil va dans le sens de leurs mises en garde et de leur inquiétude. D’autant qu’en Amérique latine, la Chine bénéficie du travail… de l’administration Bush qui a réussi à multiplier les opposants aux Etats-Unis! Sans parler du cas emblématique de Hugo Chavez, plutôt aventurier populiste dont le fond de commerce est un anti-américanisme primaire, la plupart des Etats du Sud du continent américain ont tissé des liens économiques – et parfois politiques - de plus en plus étroits avec la Chine au risque, d’ailleurs, de s’en mordre les doigts dans quelques années, la Chine étant, potentiellement, une concurrente économique de ces pays plutôt qu’une partenaire. Toujours est-il que ces liens se renforcent et que la Chine s’aventure désormais aux portes mêmes des Etats-Unis avec ses appels du pied au Mexique.
Du coup, Hillary Clinton, qui avait déjà tiré la sonnette d’alarme quelques semaines auparavant, veut lancer une offensive de charme en faveur de tous les dirigeants des pays latino-américains à qui la Chine (mais aussi la Russie et… l’Iran, selon elle) fait les yeux doux. Et ce, dans une démarche de respect des différences plutôt que dans celle du diktat et de la pression qui ont souvent été les armes utilisées ces dernières décennies par les Etats-Unis envers ses voisins sud-américains pour leur montrer le «bon chemin». Reste à savoir, ce que les Américains ont à leur proposer. Car la Chine, elle, peut utiliser son carnet de chèques encore bien rempli ce qui n’est pas le cas des Etats-Unis et faire miroiter à tous ces pays en quête de croissance économique, l’ouverture de son immense marché de 1,3 milliards de consommateurs.
Alexandre Vatimbella
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