Avec la crise économique et financière mondiale, la Chine peut en profiter pour devenir rapidement la première puissance mondiale. Mais elle peut aussi être incapable de relancer son économie et s’enfoncer dans une crise durable.
La Chine va-t-elle continuer à croître et devenir la première puissance mondiale sous la direction du Parti communiste ou risque-t-elle de s’effondrer comme un château de cartes faute de fondations solides et durables? La vérité se trouve-t-elle entre les deux options? Lors d’une conférence, Valérie Niquet, directrice du centre Asie de l’IFRI (Institut français des relations internationales), a évoqué les différents scénarios qui attendent la Chine dans les années qui viennent. Selon elle, ils sont au nombre de quatre.
-Premier scénario, le préféré des autorités de Pékin mais jugé trop optimiste par la chercheuse de l’IFRI, le capitalisme autoritaire géré par le Parti communiste continue sa marche triomphale en avant et la Chine, à l’horizon 2030 ou 2050 redevient la première puissance mondiale avec l’économie la plus florissante, un juste retour en arrière, vers l’harmonie antérieure quand l’Empire du Milieu dominait le monde.
-Deuxième scénario, privilégié par Valérie Niquet, la Chine continue sa croissance malgré de lourds handicaps (dépendance vis-à-vis de l’extérieur pour les matières premières et les exportations, un marché intérieure trop peu développé, très fortes inégalités sociales et pauvreté encore très présente) et s’ouvre petit à petit selon le modèle taïwanais où un parti autoritaire (celui du Guomindang de Tchang Kaï-chek à Taïwan) perd sa prééminence et où la démocratie s’installe en douceur sous la pression des classes moyennes, sans bouleversement apparent.
-Troisième scénario, les problèmes sociaux demeurent à cause des très fortes inégalités avec des très nombreuses revendications et de multiples mouvements sociaux (émeutes dans les villes, jacqueries dans les campagnes, etc.) qui obligent le Parti communiste à une reprise en main dure qui crée des tensions intérieures mais surtout extérieures en particulier avec les voisins de la Chine.
-Quatrième scénario, la Chine est incapable de sortir de la crise et s’enfonce dans une grave crise avec la fin du miracle chinois et le retour d’une pauvreté générale et des tensions entre les différentes provinces du pays, les plus riches revendiquant de plus en plus d’autonomie, voire une volonté de sécession.
Alexandre Vatimbella
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