Le gouvernement chinois vient de publier son plan santé afin de réformer un secteur sinistré depuis le début des réformes économiques. Il sera mis en place dans deux ans pour être réellement efficace en 2020.
Les Chinois attendent avec impatience la mise en place d’un plan santé tant les soins médicaux sont devenus aléatoires pour ceux qui n’ont pas les moyens de les payer au prix fort. Même si la médecine n’était pas très efficace du temps de Mao, elle était au moins gratuite pour tout le monde. Depuis, elle est devenue très efficiente mais au dépend du plus grand nombre et l’absence de sécurité sociale pour tous menace la cohésion sociale. Car, comme l’indique le document que vient de publier le gouvernement sur la réforme du secteur de la santé, il s’agit de «résoudre les problèmes urgents qui ont conduit le public à se plaindre» suite à des «critiques incessantes» de services médicaux «inaccessibles et hors de prix». D’où la mise en place d’une réforme ambitieuse qui commencera dans deux ans, coûtera 124 milliards de dollars et sera achevée en 2020.
L’idée maîtresse de ce plan est de mettre le système de santé sous tutelle de l’Etat pour en faire un service public afin de «garantir la justice et l’égalité des services» selon l’agence de presse officielle Xinhua qui liste ses principaux points :
-Amélioration du réseau de santé publique en matière de prévention et de contrôle des maladies, de l'éducation à la santé, des soins aux mères et aux nouveaux nés, de la santé mentale et des services médicaux d'urgence.
-Les hôpitaux publics continueront à être les principaux fournisseurs de services médicaux et un accent prioritaire sera mis sur le développement des installations hospitalières décentralisées dans les villes et les régions rurales.
-Des systèmes d'assurance médicale diversifiés seront mis en place afin de couvrir de manière spécifique les urbains (travailleurs et non-travailleurs) et les ruraux.
-Amélioration du système d'approvisionnement en médicaments des hôpitaux publics afin qu’ils possèdent les médicaments de base à des prix réglementés.
-Renforcement de la gestion et de la supervision du fonctionnement des institutions médicales, de la planification du développement des services de santé et du système des assurances santé.
-Les hôpitaux recevront plus de fonds gouvernementaux et seront autorisés à demander des frais plus élevés pour le traitement médical mais il leur sera interdit de faire du profit en prescrivant des médicaments et des traitements.
-Le gouvernement central en liaison avec les autorités locales accroîtront les investissements dans le secteur de la santé publique et dans les cliniques «populaires», ainsi que les subventions pour les hôpitaux publics et les systèmes d'assurance santé.
-Les autorités réglementeront les systèmes de prix des services médicaux et des médicaments. Ils contrôleront particulièrement les prix des services fondamentaux des hôpitaux non-lucratifs et des médicaments indispensables qui y sont utilisés.
-La supervision des institutions médicales, des fournisseurs d'assurance santé, des entreprises et distributeurs pharmaceutiques sera renforcée. Ce sera également le cas pour l'eau potable et la sécurité alimentaire.
Alexandre Vatimbella
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