Devant l’offensive mondiale de la Chine, les Etats-Unis commencent à réagir. Hillary Clinton vient de tirer la sonnette d’alarme devant le Congrès accusant la bureaucratie de décourager les bonnes volontés et de laisser le champ libre à Pékin.
De l’Afrique à l’Amérique latine (jusqu’au Mexique), de l’Europe à l’Asie, la Chine tisse lentement mais sûrement sa toile de relations politico-économiques avec un profil d’une nouvelle grande puissance peu agressive et assez ouverte et accommodante pour prêter de l’argent, voire le donner, et acheter des produits à ses nouveaux amis. Et cela marche tellement bien que la première puissance mondiale, les Etats-Unis s’en inquiètent. Et ils le font maintenant ouvertement à l’image d’Hillary Clinton. La secrétaire d’Etat vient en effet, devant le Congrès à Washington, de fustiger la lenteur avec laquelle la bureaucratie américaine répond aux demandes d’aides et de prêts des pays en développement qui alors se tournent vers la Chine. Pour madame Clinton les Etats-Unis «perdent du terrain» car «les pays demandeurs sont fatigués des palabres avec notre bureaucratie» et «décident de faire affaire» ailleurs, principalement avec les Chinois. Et c’est ce qui s’est passé récemment avec la Jamaïque. La secrétaire d’Etat craint que cela puisse se passer à nouveau avec le Mexique qui attend toujours l’aide américaine promise pour lutter contre le trafic de drogue.
Bien entendu, il faudra voir dans les années qui viennent si la politique étrangère chinoise remporte des succès durables. On sait, qu’en Afrique, les Chinois connaissent des difficultés avec les populations qui estiment que leur comportement ressemble beaucoup à celle des puissances coloniales en leur temps. D’autant que, crise économique et financière oblige, plusieurs projets d’investissements chinois en Afrique ont été gelés voire abandonnés. Mais les accords récents avec l’Argentine, le Venezuela, l’Afrique du Sud et, surtout, la capacité de la Chine à entraîner avec elle de nombreux pays sur ses position en matière de relations internationales et surtout d’organisation du commerce mondial - notamment à propos du remplacement du dollar comme monnaie de réserve mondiale qui a séduit de nombreux Etats dont ceux du Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine) – ne sont pas faits pour rassurer Washington…
Alexandre Vatimbella
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