Dans un rapport sur les politiques agricoles de sept pays émergents (dont ceux du Bric), l’organisation économique internationale estime que celles-ci ne sont pas assez efficaces et trop interventionnistes.
L’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) a étudié les politiques économiques de sept pays émergents (celles des Bric, Brésil, Russie, Inde, Chine ainsi que de l’Ukraine, du Chili et de l’Afrique du Sud). Dans son rapport final, l’organisation économique internationale explique que «face à la hausse des prix, les pouvoirs publics ont mis en place différentes mesures : réductions tarifaires, restrictions à l’exportation, relèvement des prix minimums et contrôle des prix, subventions aux intrants, vente des stocks et transferts directs aux plus démunis. Par ailleurs ils ont souvent choisi de développer les mécanismes de crédit bonifié et/ou de rééchelonnement de la dette, cherché à améliorer la mise en œuvre et les performances des politiques agricoles, étendu plus largement les programmes d’assurance et accéléré la réforme agraire». Cependant, pour l’OCDE, estime que beaucoup des mesures prises, notamment lors de la crise alimentaire de 2007-2008, ne sont pas efficaces et empêchent la régulation par le marché. Ainsi, les auteurs du rapport affirment que les taxes instaurées sur les exportations comme par exemple celle de l’Inde sur l’exportation du riz peuvent avoir des effets bénéfiques à court terme mais, sur le long terme, pénalisent surtout les plus nécessiteux du fait d’une augmentation du prix des denrées alimentaires. Sans oublier que ce protectionnisme peut avoir des effets pervers en n’incitant pas les agriculteurs à investir dans la modernisation de leur outil de travail afin d’être plus compétitifs et d’augmenter leur productivité. De même, les subventions, si elles sont mal distribuées sont à même de coûter beaucoup plus cher que prévu comme cela a été le cas en Chine avec celles sur les engrais où leur renchérissement a été limité par les subsides de l’Etat mais n’a pas permis de rationnaliser leur utilisation beaucoup trop importante.
L’OCDE note enfin que «sur la période 2005-07, les estimations du soutien public aux producteurs en pourcentage des recettes agricoles brutes étaient comprises entre 4% pour le Chili et 14 % pour la Russie, bien en dessous en dessous de la moyenne de la zone de l’OCDE, qui est de 26 %».
Louis-Jean de Hesselin
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