Alors que se profile le sommet du G20 de Londres début avril, les pays du Bric ont donné de la voix lors de la dernière réunion des ministres des finances de ce groupe de vingt pays, réunissant les plus riches et les émergents. Et cette prise de parole pourrait signer le véritable acte fondateur de ce groupe informel où se retrouvent le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. Bien sûr, des réunions entre eux ont déjà eu lieu et les gouvernements de chacun de ces pays font de plus en plus référence à ce club des quatre. Mais, jusqu’à présent, il s’agissait plus de déclarations de bonnes intentions ou d’espoirs que suscitait la possible concrétisation de cette union. Désormais, il s’agit aussi de revendications et de positions politiques claires et nettes. Bien entendu, il faut encore attendre quelque peu pour savoir si ce n’est qu’un feu de paille (il ne faut pas oublier que ces pays ont aussi beaucoup d’intérêts divergents, notamment l’Inde et la Chine mais aussi entre la Russie et le Brésil, gros producteurs de matières premières, et la Chine et l’Inde, gros consommateurs de ces mêmes matières premières) ou d’une réelle prise de conscience que leurs forces conjuguées peuvent réellement constituer un véritable contre-pouvoir face aux pays riches du G7. Ainsi, la déclaration selon laquelle il fallait réformer le système financier mais, surtout, celle sur une réforme du FMI (Fonds monétaire international) avant toute nouvelle contribution financière de leur part sont d’un degré tout à fait différent des précédentes. Les mois qui viennent donneront un début de réponse. Il est, malgré tout, à prévoir que la crise va rapprocher les quatre pays du Bric. Mais on peut prédire qu’une fois la croissance retrouvée, le chacun pour soi reprendra largement ses droits entre ces quatre mastodontes aux appétits économiques gigantesques...
Alexandre Vatimbella
© 2009 LesNouveauxMondes.org