Alors que les gouvernements américains et chinois viennent de rappeler leur combat contre le protectionnisme en ces temps de crise, le président de la Banque mondiale prône pour une relance par une coopération entre les deux puissances mondiales.
Dans une tribune parue dans le Washington Post, le président de la Banque mondiale estime que la relance économique ne dépend pas de la prochaine réunion du G20 à Londres en avril prochain mais… du G2, c’est-à-dire de la coopération entre la Chine et les Etats-Unis. Ainsi, Robert Zoellick déclare que «La Chine connaîtra un ralentissement économique très marqué en 2009. Les États-Unis sont plongés dans une profonde récession. Pour que l'économie mondiale puisse redémarrer, il importe que ces deux grandes puissances économiques coopèrent et deviennent le moteur du G-20. Sans un solide G-2, le G-20 ne pourra que décevoir». La raison, selon lui, pour laquelle la situation des deux pays est liée réside dans «la surconsommation aux États-Unis et la surépargne en Chine». Ceci a produit «des déséquilibres» structurels de grande envergure des paiements internationaux. «Aux États-Unis, explique le président de la Banque mondiale, le boom de la consommation a été alimenté par les bulles boursières et immobilières, et s’est accompagné d'une chute libre du taux d’épargne. En Chine, l'épargne excédentaire tient aux distorsions structurelles des secteurs des finances, des entreprises et des ressources ».
Afin de poser les premiers jalons à une reprise économique mondiale, Robert Zoellick estime que «premièrement, les deux pays doivent joindre leurs efforts pour prévenir une récession mondiale prolongée» grâce à des plans de relance ambitieux et qu’ils doivent résister aux sirènes du protectionnisme. «Deuxièmement, poursuit-il, le dialogue de stratégie économique entre la Chine et les États-Unis doit fondamentalement porter sur la manière de réduire les déséquilibres structurels entre la consommation et l'épargne dans les deux pays ».
S’agissant du protectionnisme, une rencontre entre le secrétaire au Trésor américain, Timothy Geithner, et le ministre des Affaires étrangères chinois, Yang Jiechi, a donné lieu à un communiqué dans lequel les deux pays s’engagent à lutter contre toute mesure anticoncurrentielle dans les échanges commerciaux internationaux. Même s’il ne s’agit que de déclarations politiques et que les deux pays s’accusent mutuellement de protectionnisme, c’est toujours mieux que rien de le dire…
Alexandre Vatimbella
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