La Chine n’a pas encore décidé de normaliser ses relations avec la France malgré les tentatives tout azimut du gouvernement de Nicolas Sarkozy. Une situation qui inquiète les entreprises françaises.
Lors du sommet du G20, le 2 avril prochain à Londres, aucune rencontre n’est prévue entre le président chinois, Hu Jintao, et le président français, Nicolas Sarkozy. Pourtant, le premier va rencontrer à peu près tous les autres chefs d’Etat et de gouvernement présents dans la capitale britannique… On peut mesurer, une nouvelle fois, l’importance de la brouille entre Pékin et Paris, brouille qui, selon certains analystes, auraient des répercussions de plus en plus nombreuses économiquement parlant. On se rappelle ainsi que le premier ministre Wen Jiabao a fait récemment une visite en Europe pour signer des contrats et à éviter soigneusement, non seulement de se rendre en France mais même de la survoler en avion ! De même, une délégation commerciale officielle est venue ensuite pour étudier les investissements futurs chinois en Europe en évitant, de la même façon, la France. Récemment, la Chine a signé un contrat de fourniture de rames de trains à grande vitesse avec Siemens pour 500 millions de dollars alors que ce marché semblait, depuis longtemps, revenir à Alstom.
Le gouvernement français tente désespérément depuis plusieurs mois de renouer le fil de relations apaisées avec la Chine sans succès. Ses émissaires sont reçus, les déclarations sont entendues (notamment sur l’intégrité territoriale de la Chine par rapport au problème du Tibet), certains gestes sont appréciés mais les autorités chinoises estiment toujours que le principal n’est pas accompli, ces fameux «gestes significatifs» dont parle systématiquement Pékin. Au-delà d’un engagement à ne plus recevoir le Dalaï Lama, engagement difficile à prendre par Nicolas Sarkozy qui serait vu comme une humiliation du président français, il semble bien que les Chinois avaient reçu ou cru recevoir des assurances et des promesses politiques qui, selon eux, n’ont pas été tenus ce qui expliquerait leur fort mécontentement et le sentiment qu’ils auraient perdu la face dans cette histoire, trompés par les autorités françaises. Et perdre la face étant une des humiliations les plus fortes pour un pouvoir en Chine, les représailles sont généralement de la même intensité…
Alexandre Vatimbella
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