Au nom de la loi anti-monopole qu’elle a promulguée voici peu, le gouvernement a empêché la multinationale américaine de prendre le contrôle le numéro un du jus de fruit chinois sous fond de nationalisme économique.
Pour certains, il n’y a rien de nouveau sous le soleil nationaliste chinois tandis que d’autres voient dans la décision de Pékin d’empêcher Coca-Cola de mettre la main sur le numéro un des jus de fruits en Chine, Huiyuan, une volonté nouvelle de protéger ses entreprises au mépris de la liberté des affaires qui est pourtant à l’origine du boom économique du pays. Pourtant, la multinationale américaine avait acquis sans obstacles politiques à l’époque la société chinoise pour 2,4 milliards de dollars. Mais le rachat devait être avalisé en dernier ressort par les autorités de Pékin qui ont invoqué leur nouvelle loi anti-monopole pour s’opposer à ce qu’il est lieu. En réalité, il semble que loi ou pas loi, la volonté de la Chine est de garder le contrôle de ses principales entreprises et de n’autoriser que des prises de participation minoritaires dans le capital de celles-ci (voire d’autoriser la rachat d’entreprises en difficultés…). Dès lors, il était évident que Coca-Cola aurait du mal à concrétiser effectivement son acquisition malgré sa bonne volonté et ses promesses d’investissement en Chine. Et l’invocation de la nouvelle loi n’est en réalité que le moyen «légal» de faire du protectionnisme. Dans ce cadre, il sera intéressant de voir les conséquences de cette décision éminemment politique sur les prochains investissements étrangers en Chine, notamment dans le secteur des rachats d’entreprise.
Alexandre Vatimbella
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