Depuis le début de la crise mondiale et malgré les engagements antiprotectionnistes pris lors du G20 de novembre dernier à Washington, plusieurs pays dont le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine ont pris des mesures protégeant leurs marchés et leurs industries. Telle est la conclusion du rapport annuel du ministère du Commerce américain.
Difficile de ne pas prendre de mesures protectionnistes lors d’une crise économique et financière mondiale d’une telle ampleur. De chaque côté on s’accuse et le dernier rapport annuel du ministère du Commerce des Etats-Unis fait l’état des lieux. Ainsi, selon les auteurs du rapport de nombreux pays, de la France à l’Indonésie en passant par l’Argentine ont pris des mesures pour protéger leurs économies. Sont également dans ce cas tous les pays du Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine). Ainsi, le Brésil avait décidé, avant d’y renoncer finalement, d’augmenter les droits de douane sur de nombreux produits agricoles et textiles, la Russie a augmenté les taxes sur les voitures étrangères (+35%), l’Inde en a fait de même avec l’huile de soja (+20%), le fer et l’acier (+5%) et la Chine a suivi le mouvement en subventionnant certains de ses produits et, en plus, joue sur le cours de sa monnaie de manière à ce que ses entreprises demeurent compétitives.
Dans ce même rapport, les Etats-Unis demandent aux pays du Bric de devenir plus responsables alors que leurs économies deviennent de plus en plus développées : «Alors qu’ils ont aujourd’hui les économies en plus fortes croissances, la Chine, le Brésil et l’Inde jouissent d’un nouveau niveau d’influence et il est à espérer qu’ils prennent de même un niveau plus important de responsabilité afin que les mesures de libéralisation du commerce ne bénéficient pas uniquement à leurs propres intérêts économiques mais participent à la promotion de la croissance économique mondiale et bénéficient à tous les pays en développement». En clair, la balle est dans le camp des pays du Bric…
Alexandre Vatimbella
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