La détérioration de la situation économique de l’Inde due à la crise mondiale et les prochaines élections législatives ont amené le gouvernement de Manmohan Singh a prendre de nouvelles mesures de soutien aux entreprises.
Devant la baisse de la production industrielle et des exportations et sous la pression d’India Incorporation (c’est-à-dire des entreprises indiennes et des organismes qui les représentent) mais aussi avec en ligne de mire les prochaines élections législatives, le gouvernement indien va proposer toute une série de mesures fiscales pour lutter contre le ralentissement de l’activité.
Ce troisième plan de relance jouera essentiellement sur des aides aux entreprises en creusant le déficit budgétaire (même si le prochain budget de l’année fiscale 2009-2010 ne sera adopté qu’après les élections législatives). Ainsi, lors d’un discours devant le Parlement indien, le ministre des Finances, Pranan Mukherjee, a expliqué que pour stimuler la croissance intérieure une politique de dépenses et donc de déficit budgétaire accru était nécessaire : « des circonstances économiques extraordinaires appellent des mesures extraordinaires. Les dépenses doivent être substantiellement accrues si nous voulons donner à l'économie l'impulsion dont elle a besoin pour faire face à la récession mondiale ». Ces allègements d’impôts devraient permettre aux entreprises de demeurer compétitives et, surtoutn, en activité mais aussi de donner un supplément de pouvoir d’achat aux ménages afin de booster la demande intérieure.
Concrètement, le déficit devait atteindre 6% du PIB pour l'année fiscale 2008-2009 qui se termine en mars soit 3,5 points de plus que l'objectif fixé initialement par le gouvernement. Les mesures devraient prendre la forme d’exemptions d’impôts pour les sociétés de services informatiques, secteur clé de l’économie indienne, ainsi que des baisses de taxes sur les automobiles et le ciment. A noter qu’une partie de ces aides se fera en direction du secteur agricole sinistré et à la productivité faible afin d’éviter une crise alimentaire mais aussi une paupérisation accrue de la société rurale indienne.
Alexandre Vatimbella
© 2009 LesNouveauxMondes.org