La visite d’Hillary Clinton à Pékin a été placée sous les principes de réalité et de pragmatisme. En temps de crise mondiale, l’important est surtout de s’entendre sur l’économie. En temps de réchauffement climatique, l’important est aussi de s’entendre sur l’écologie.
Les défenseurs des droits de l’homme et les pourfendeurs du Parti communiste chinois mais aussi les compagnons de route du Tibet en ont été pour leurs frais. La visite d’Hillary Clinton, la secrétaire d’Etat de l’Administration Obama, a été dominée par les problèmes économiques et environnementaux. En temps de crise économique et financière mondiale et de réchauffement climatique, les deux premières économies mondiales mais aussi les deux premiers pollueurs mondiaux ont des priorités comme la rappeler madame Clinton. Sans oublier que les Etats-Unis ne souhaitent pas braquer les Chinois car ils ont besoin d’eux pour continuer à acheter de la dette américaine comme ils le font depuis dans années ainsi que pour constituer un front contre le terrorisme international.
Comme l’a déclaré Hillary Clinton, «j’'apprécie grandement la confiance que le gouvernement chinois continue de montrer dans les bons du Trésor américain. Je pense que c'est une confiance bien fondée. Nous avons toutes les raisons de croire que les Etats-Unis et la Chine vont se redresser et qu'ensemble, nous contribuerons à la reprise mondiale».
Pour Hillary Clinton, les problèmes des droits de l’homme ne sont évidemment pas à négliger mais la première priorité est de sauver l’économie mondiale et de faire redémarrer la croissance. Un discours qui a beaucoup plu aux officiels chinois qui avaient peur que la nouvelle administration américaine soit moins souple que la précédente et que Barack Obama soit moins ouvert aux «spécificités» de la Chine que George W. Bush. Sans préjuger du futur, ils sont, pour l’instant, rassurés et se sont donc montré prêts à ce que leur pays soit un partenaire loyal dans les secteurs économique et environnementaux et à chercher des solutions aux défis majeurs qui se posent au monde mais, bien évidemment, aussi aux Etats-Unis et à la Chine qui sont tous deux en première ligne.
Au sujet d’une montée préoccupante du protectionnisme un peu partout dans le monde et notamment en Chine et aux Etats-Unis (la sous-évaluation du yuan, le « Buy american » du Congrès américain, par exemple) Hillary Clinton et son homologue chinois, Yang Jiechi ont déclaré que les mesures protectionnismes étaient mauvaises et dangereuses. Des propos apaisants après la guerre des mots qui avaient sévis ces dernières semaines entre Pékin et Washington sur le sujet.
Alexandre Vatimbella
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