Dirigeants et officiels expliquent aux Chinois qu’ils contrôlent la situation sur le front de la crise économique et financière mondiale tout en reconnaissant l’ampleur de ses effets et de leurs conséquences. Une parole pas toujours très rationnelle…
En dire un peu mais pas trop, reconnaître les difficultés tout en les niant, parler de la plus grave crise jamais connue tout en affirmant que l’économie repart et que la croissance sera au moins de 8%, telles sont les acrobaties auxquelles se livrent quotidiennement et depuis plusieurs mois les dirigeants chinois mais aussi tous les experts et analystes officiels qui se relaient pour répandre la parole du pouvoir. Bien sûr, la Chine doit reconnaître que la crise économique et financière mondiale la touche d’autant que la population en voit les effets tous les jours. Mais cette reconnaissance, qui permet en plus de se déclarer innocent des difficultés qui frappent les Chinois (ce sont les Occidentaux et les Américains en particulier qui en sont les responsables), doit être immédiatement tempérée par le fait que la Chine n’est pas au fond du trou, que la croissance va repartir et que l’activité donne des signes de reprise. Car le gouvernement et le Parti communiste redoutent plus que tout les troubles sociaux qui pourraient embraser l’ensemble du pays. Nier la profondeur de la crise est donc tout autant important que de reconnaître son existence… en termes politiques. D’où cette suite de déclarations plus ou moins contradictoires accompagnées par l’annonce de plans de relance nationaux, régionaux et sectoriels sensés apaiser les craintes des citoyens et qui sont très difficilement compréhensible pour les experts étrangers qui ne parviennent pas toujours à y voir une cohérence et, surtout, la réalité de dépenses nouvelles, beaucoup des mesures ayant déjà été budgétisées auparavant.
Alexandre Vatimbella
© 2998 LesNouveauxMondes.org