L’économie russe est dans la tourmente et sera sans doute en récession en 2009. Avec la chute des prix des matières premières, Moscou semble ne plus avoir, pour le moment, les moyens de ses ambitions d’hier.
Parlant au Forum économique mondial de Davos, le Premier ministre russe a indiqué que son pays était prêt à collaborer avec les Etats-Unis, l’Europe et tous les autres pays pour trouver des solutions en vue de résoudre la crise économique et financière mondiale. « Nous ne pouvons pas nous permettre d’être isolationnistes et égoïstes » a ainsi déclaré Vladimir Poutine promettant dans la foulée que la Russie ne prendrait pas de mesures protectionnistes en érigeant des barrières commerciales qui ne feraient qu’aggraver la crise.
Même si ces propos ne sont pas nouveaux dans la bouche des autorités russes, il semble qu’ils ne soient plus de simples figures de rhétoriques mais procèdent dorénavant d’une réelle volonté de coopération. Il faut dire que l’économie du pays est en train de sombrer bel et bien avec une forte récession qui se profile pour l’année 2009, le FMI (Fonds monétaire international) l’ayant chiffré à une perte de PIB de l’ordre de 0,7% tout en estimant que la situation pourrait être encore plus mauvaise dans quelques mois. Le prix des matières premières ont en effet connu une chute vertigineuse et ne permettent plus à Moscou de financer son développement. Alors que le gouvernement avait remboursé sa dette extérieure il y a deux ans, le nouveau budget de l’Etat est en déficit pour la première fois depuis des années. De plus, le rouble est dans une tempête, attaqué de toute part et la Banque centrale russe est obligée de le dévaluer de fait toutes les semaines ou presque. Sans oublier une montée du chômage et une fuite des capitaux.
Vladimir Poutine a également indiqué que son gouvernement n’avait aucunement l’intention d’intervenir dans l’économie à la manière de l’Union soviétique d’antan et qu’il n’interfèrera pas dans la sphère du privé même s’il a mis au point un plan de 50 milliards de dollars pour aider les entreprises russes.
Enfin, le premier ministre de Russie a indiqué que son pays souhaitait mettre en place une vraie politique de sécurité des approvisionnements énergétiques de l’Europe suite au différend russo-ukrainien qui a provoqué une crise énergétique pendant plusieurs semaines fin 2008 et début 2009.
Jean-Louis Pommery
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