La fraude comptable gigantesque des dirigeants du groupe de services informatiques et de logiciels indien a fait plonger les bourses du pays et pourrait causer des dommages très importants à un secteur particulièrement important pour l’économie de l’Inde.
Si aujourd’hui les Bourses de New Delhi et de Bombay étaient fermées, elles n’ont pas résisté hier à la divulgation du scandale de Satyam, du nom du quatrième groupe de services informatiques et de logiciels du pays. Ainsi, l’indice S&P de New Delhi perdait 6,28% et l’indice Sensex de Bombay reculait de 7,25%. De son côté, l’action de Satyam s’est effondrée de près de 80%...
Et, pour certains analystes, tout le secteur indien des services informatiques pourraient maintenant pâtir de cette fraude comptable gigantesque qui a permis au président de Satyam, pendant des années, de falsifier les comptes de son entreprise pour se payer grassement lui et son associé de frère alors que le milliard de liquidités soi-disant dans les caisses n’a en fait jamais existé ! Même si un de leaders du secteur, Infosys, a immédiatement régi affirmant qu’il ne s’agissait pas d’un problème industriel mais d’une malversation, il n’en reste pas moins qu’en temps de crise économique et financière mondiale et au moment où le pays souffre d’un manque cruel d’investissements étrangers, les conséquences pourraient être lourdes et freiner les contrats d’outsourcing qui permettent aux entreprises indiennes de services informatiques d’être un des moteurs de la croissance indienne et des icônes emblématiques de la modernisation du pays.
Quoiqu’il en soit, ce scandale pose la question de la gouvernance entrepreneuriale en Inde et du contrôle par les autorités des comptes des entreprises cotées en Bourse. Certains experts n’hésitent pas à comparer cette affaire à la gigantesque fraude montée il y a quelques années par les dirigeants d’Enron aux Etats-Unis. Au niveau psychologique, en tout cas, cette affaire a un énorme retentissement dans la population car elle lui renvoie une image d’archaïsme et de corruption d’une Inde sous-développée qu’elle avait crue être d’un autre âge et en voie d’éradication.
Alexandre Vatimbella
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