C’est une des grandes peurs traditionnelles du gouvernement chinois, ne pas pouvoir fournir du travail à tous ceux qui se présentent, chaque année, sur le marché du travail pour la première fois. Mais, cette fois-ci, il y a, en plus, tous ceux qui se sont fait licencier…
La lutte contre le chômage a toujours été une des principales priorités des autorités chinoises. Le plein emploi est, en effet, pour elles le gage d’une paix sociale. Or, le ralentissement de la croissance chinoise de plus en plus fort suite aux effets de la crise économique et financière mondiale sur l’économie du pays et notamment sur le secteur des exportations a eu pour conséquence de très nombreux licenciements. Ceux-ci s’ajoutent, sur le marché de l’emploi, à tous les jeunes qui cherchent un premier emploi (estimé à 13 millions pour 2009). Du coup, la situation pourrait devenir explosive cette année où certains économistes prévoient une croissance du PIB comprise entre 5% et 7% soit largement en-dessous du seuil des 8% considéré comme celui permettant de créer suffisamment d’emplois.
Du coup, les initiatives se multiplient dans la plupart des provinces chinoises pour offrir des stages, des formations et des aides aux chômeurs en attendant qu’ils puissent retrouver un emploi. Par ailleurs, de nombreux travailleurs migrants ont décidé de retourner dans leurs campagnes. Mais ce n’est qu’une solution transitoire puisqu’ils seront hébergés dans leurs familles ce qui ne sera pas sans créer des tensions sociales au vu de la pauvreté qui règne dans certaines campagnes chinoises.
En outre, il semble bien que le premier plan de relance adopté par le gouvernement chinois d’un montant de près de 600 milliards de dollars sera incapable de créer de nombreux emplois d’autant que les autorités ont dirigé les investissements vers des travaux d’infrastructures comme elles en ont l’habitude au détriment de la consommation intérieure mais aussi de l’aide aux chômeurs. Tout au plus, prévoient certains économistes qui demandent l’adoption d’un deuxième plan, cela créera des emplois précaires et temporaires. Même si les pouvoirs publics estiment être en mesure de créer neuf millions d’emplois cette année, cela sera un million de moins que prévu en 2008 et rien ne dit qu’ils en seront réellement capables. Quant au chômage, les prévisions tablent sur un nombre de vingt-quatre millions de sans emploi dont huit millions seront des salariés licenciés.
Alexandre Vatimbella
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