Rien ne semble affecter l’optimisme mesuré des autorités chinoises qui, à périodes de plus en plus répétées, viennent affirmer que la croissance du pays ne descendra pas au-dessous des 8%. Une position de plus en plus difficile à tenir.
On savait le chiffre huit magique en Chine. Rappelons-nous que l’ouverture des Jeux Olympiques de Pékin ont eu lieu un 8-08-2008 à 8 heures du soir. Ce chiffre porte-bonheur est devenu, depuis, un enjeu économique majeur. En effet, l’administration chinoise soutient mordicus que la croissance du PIB du pays sera de 8% cette année alors que tous les organismes internationaux, de la Banque mondiale à l’OCDE en passant par le FMI, ainsi que les économistes indépendants estiment que ce chiffre ne devrait pas être atteint, certains parlant même de croissance autour des 5%.
Pourquoi donc la Chine s’agrippe-t-elle à cette prévision ? Parce que selon des calculs (loin de faire l’unanimité parmi les experts), 8% de croissance annuelle serait le plancher en-dessous duquel la Chine ne serait pas capable de procurer du travail aux nouveaux arrivants sur le marché de l’emploi et de garantir une certaine stabilité du niveau de vie. Or, ce que craint par-dessus tout le pouvoir chinois ce sont les troubles sociaux difficilement maîtrisables. Annoncer une croissance de 8% en 2009, c’est à la fois d’essayer de rassurer la population et de conjurer le sort. Mais cet objectif semble de plus en plus difficilement atteignable avec les développements de la crise économique et financière mondiale. Ainsi, tous les indicateurs de l’économie mondiale mais aussi de l’économie chinoise sont de plus en plus mauvais avec, pour la Chine, une baisse des exportations, un ralentissement du marché immobilier, une forte augmentation du chômage, une stagnation de la production industrielle, une baisse des ventes d’automobiles et une consommation domestique poussive que le plan de relance essentiellement destiné aux infrastructures ne devrait pas doper. Malgré cela, la Banque centrale chinoise vient encore d’affirmer qu’elle s’attendait à une croissance de 8% pour cette année…
Alexandre Vatimbella
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