La croissance de la Chine a atteint un honorable 9% l’année dernière. Beaucoup plus inquiétant est le ralentissement des trois derniers mois de 2008.
Les chiffres du Bureau des Statistiques chinoises étaient très attendus. Et ils n’ont fait que confirmer les prévisions sur le ralentissement de l’économie chinoise en 2008. Ainsi, le taux de croissance a été de 9% soit sous la barre des 10%, ce qui n’était pas arrivé depuis cinq ans. La croissance est retombée à son niveau de 2002, année où le PIB avait augmenté de 9,1%.
Le problème n’est pas ce taux à un chiffre que n’importe auquel n’importe quel autre pays du monde souhaiterait parvenir et qui permet à la Chine de demeurer au-dessus du seuil des 8% de croissance, seuil à la fois économique puisque permettant selon les experts de créer suffisamment d’emplois (même si certains discutent de la pertinence de cette affirmation) et psychologique rassurant la population et, surtout, les autorités sur une relative paix sociale. Ce qui est plus inquiétant est le fort ralentissement de la fin de l’année 2008 où au quatrième semestre, le taux de croissance n’a été que de 6,8%. Or, malgré toutes les interventions officielles où ministres et économistes viennent affirmer que la croissance en 2009 ne descendra pas en-dessous des 8%, ce chiffre est plus proche des prédictions les plus sombres qui estiment que, cette année, le taux de croissance du PIB chinois ne dépassera pas les 6%-6,5%.
Le ralentissement des exportations, une demande intérieure qui a du mal à prendre le relais notamment par la grande propension des citoyens à épargner pour leurs vieux jours ou en cas de graves problèmes médicaux, un plan de relance jugé globalement inefficace par plusieurs économistes car faisant la part belle aux infrastructures au détriment de la consommation (et dont le montant important de 600 milliards de dollars prend en compte des dépenses prévues de longue date), un chômage qui s’étend de plus en plus avec le ralentissement de la production industrielle, tous les ingrédients d’un atterrissage beaucoup plus brusque que prévu par le gouvernement de Pékin semble être réunis pour une année 2009 qui s’annonce périlleuse pour le tissu économique chinois. Devant l’évidence, les autorités ont d’ailleurs adapté leurs discours, notamment le Premier ministre Wen Jiabao, et prévoient des mois à venir très difficile. Reste qu’elles affirment encore mordicus que la croissance ne sera pas en-dessous de 8% cette année…
Alexandre Vatimbella
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