L’assureur-risque français des échanges commerciaux a décidé de mettre sous surveillance les deux grands pays émergents mais pas l’Inde ni le Brésil.
Alors que les notes de Coface demeurent inchangées pour le Brésil et l’Inde dont les entreprises devraient mieux résister à la crise, l’assureur-risque français des échanges commerciaux a décidé de mettre « sous surveillance négative » les économies de Chine et de Russie. Coface qui a également dégradé la note de vingt-deux pays estime que le ralentissement économique mondial va mettre en difficultés de nombreuses entreprises chinoises et russes qui pourraient s’avérer incapables d’honorer leurs dettes. « La crise de crédit touche maintenant deux grands pays émergents, la Russie et la Chine, qui jouissaient pourtant ces dernières années d’une confortable situation macroéconomique et financière, explique François David, président de Coface. Mais les entreprises de ces deux pays affichaient de fortes vulnérabilités, déjà repérées par Coface, brutalement accentuées par le ralentissement actuel ». La Chine garde sa note A3 mais dégradée par la surveillance mise en place (Hong Kong et Taiwan passent de A1 à A2). « L’étude sur le comportement de paiement des entreprises chinoises menée depuis 6 ans, explique Coface, a permis de mettre en lumière les effets de la trop forte concurrence sur la contraction des marges dans le secteur privé. Dans ce contexte de vulnérabilité microéconomique, le ralentissement de croissance conduira à un accroissement des défauts de paiement des entreprises chinoises. » Même sanction pour la Russie avec sa note B du fait de l’endettement très important des entreprises russes ce qui devraient amener mécaniquement une forte hausse des impayés. « L’expérience de paiement interentreprise en Russie s’est dégradée en 2008, selon la Coface, et ce principalement en raison des lacunes persistantes dans la gouvernance des entreprises, problèmes déjà pris en compte dans la note B de la Russie. » A noter que pour la Coface, la crise actuelle devrait perdurer pendant toute l’année 2009 avec une croissance mondiale de 0,9%. Une reprise pourrait avoir lieu en 2010.
Alexis Levé
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