Alors que la Russie devrait prendre la tête d’une « OPEP du gaz », elle menace de couper son approvisionnement à l’Ukraine si celle-ci ne paye pas ses dettes ce qui inquiète l’Europe.
Si elle n’a pas souhaité adhérer à l’OPEP pour l’instant, la Russie vient de créer le FPEG (Forum des pays exportateurs de gaz), une sorte « d’OPEP du gaz » avec quinze autres pays et dont elle devrait prendre la tête en tant que premier producteur mondial de gaz. Parmi les quinze membres, qui représentent 42% de la production mondiale et 73% des réserves connues, on trouve l’Algérie, l’Iran, la Lybie, le Qatar et le Venezuela. La tâche du FPEG sera, comme pour l’OPEP et le pétrole, de tenter de réguler le prix du gaz en jouant sur la production.
Dans le même temps, la Russie a, de nouveau, menacé l’Ukraine de lui couper l’approvisionnement en gaz, Kiev ayant recommencé à ne pas honorer ses dettes auprès de Gazprom, la société russe qui lui fournit son énergie en la matière. Mais, comme en 2006, les Européens s’inquiètent de ces menaces car 80% du gaz qu’ils achètent à la Russie transite par territoire ukrainien sur lequel passe l’oléoduc Russie-Union européenne. Or l’Ukraine a toujours eu un penchent à se servir en toute illégalité du gaz à destination de l’Union européenne et pourrait intensifier cette pratique si elle se voyait privée de gaz par la Russie. Mais, selon Moscou, tout est mis en œuvre pour trouver une solution rapide à cette crise.
Jean-Louis Pommery
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