Ces dernières semaines, le yuan a perdu beaucoup de terrain face à l’euro reposant l’éternelle question de la volonté des autorités chinoises de jouer le jeu d’une devise faible pour favoriser les exportations au grand mécontentement de l’Union européenne et des Etats-Unis.
De moins de 8 yuans il y a quelques semaines, l’euro a vu sa valeur s’apprécier fortement par rapport à la monnaie chinoise puisque la devise européenne valait aujourd’hui 9,63 yuans. Un taux de change qui inquiète de nouveau les pays européens car il renchérit leurs exportations vers la Chine mais, surtout, il permet aux produits chinois d’être beaucoup moins cher sur les marchés de l’Union européenne. Le cours du yuan étant contrôlé par le gouvernement chinois, c’est évidemment une décision politique qui a fait baisser dans de telles proportions la devise chinoise ce que les Européens estiment être un dumping déguisé. D’autant que depuis son entrée dans l’OMC (Organisation mondiale du commerce) et plus particulièrement depuis un an, le gouvernement de Pékin avait accepté, sous la pression répétée des Etats-Unis et de l’Europe, de faire progressivement monter le cours du yuan afin que celui-ci reflète plus exactement l’importance de l’économie chinoise. Mais la crise économique et financière mondiale a balayé ces belles résolutions et la baisse des exportations chinoises a eu raison de ces engagements. Du coup, on s’inquiète fortement en Europe (la parité yuan-dollar est beaucoup moins affectée par une baisse de la devise chinoise). Ainsi, la secrétaire d’Etat française au Commerce extérieur, Anne-Marie Idrac vient de déclarer à l’agence de presse Reuters que la baisse du yuan était problématique pour la France et l’Europe. Mais il sera très difficile de faire entendre raison au gouvernement chinois qui craint maintenant que la croissance de l’économie du pays soit beaucoup plus ralentie que prévu.
Alexandre Vatimbella
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