La Chine est mécontente de l’entrevue entre Nicolas Sarkozy et le Dalai Lama. Et elle le fait savoir en menaçant la France de rétorsions économiques.
On ne pourra pas dire que la Chine n’avait pas prévenu la France. Report du sommet Europe-Chine, leçon de relations internationales, rappel de l’amitié « particulière » entre la France et la Chine, menaces à peine voilée de sanctions, Beijing a tout fait pour que Nicolas Sarkozy ne rencontre pas le Dalai Lama. Peine perdue puisque le président français a eu une entrevue d’une demi-heure avec le chef religieux du Tibet. Et, depuis, cette rencontre, le ton est monté d’un cran avec appel à des sanctions économiques et au boycott des marques et enseignes françaises présentes sur le marché chinois. Ainsi, le Quotidien du Peuple ne f ait pas dans la dentelle en indiquant que la France allait payer « un lourd tribut » pour « cette provocation malveillante ». De son côté, le China Daily invite les consommateurs chinois à boycotter les produits français. Pour l’instant, on ne constate pas un tel « mouvement populaire » mais il faudra attendre plusieurs jours pour savoir si une réaction identique à celle du début de l’année lors du passage mouvementé de la flamme olympique à Paris qui avait déclenché un fort mécontentement officiel mais aussi de la population plus ou moins dirigée, réaction qui avait eu comme cible principale les magasins Carrefour installée en Chine. Mais la menace la plus sérieuse pourrait celle soit de l’annulation des gros contrats comme ceux des centrales nucléaires ou des avions, soit la mise à l’écart des sociétés françaises lors de l’attribution des marchés qui va suivre l’annonce voici quelques jours du plan de relance de l’économie chinoise de 600 milliards de dollars.
Louis-Jean de Hesselin
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