C’est le 18 décembre 1978 que fut lancée ce qui allait devenir un des plus grands bouleversements économiques du XX° siècle avec l’essor de l’économie chinoise sous la houlette de Den Xiaoping.
Trente ans jour pour jour qu’une simple « réforme » sur la propriété privée dans l’agriculture adoptée par la Comité central du Parti communiste chinois sous la direction de Den Xiaping a lancé la formidable expansion de l’économie chinoise aujourd’hui le quatrième du monde et représentant 6% du PIB mondial contre 1,6% en 1978. Un anniversaire que fêtent les autorités de Pékin avec fierté mais aussi avec crainte puisque ce succès est menacé par l’actuelle crise économique et financière mondiale. Reste que quels que soient les nuages qui s’amoncellent actuellement au-dessus de la croissance de la Chine, celle-ci a permis au pays de sortir du sous-développement et de créer une classe moyenne qui peut aujourd’hui acquérir des voitures, acheter des appartements, voyager à l’étranger et consommer une multitude de produits. Cette révolution économique aurait pu, aurait du se doubler d’une révolution politique qui se serait concrétisée par une ouverture démocratique. Mais les événements de la place Tien Amen en 1989 firent que Den Xiaoping ferma la porte aux libertés politiques pour se concentrer sur les libertés économiques. Une sclérose du Parti communiste tout autant que la peur viscérale de tout pouvoir chinois de voir l’Empire du Milieu se désagréger comme il l’a fait tant de fois dans son histoire en furent les raisons principales. Si certains voient dans la crise mondiale actuelle un possible coup de frein plus ou moins fatal à plus ou moins court terme de cette croissance sans précédent au niveau mondial, d’autres estiment que la Chine est capable de rebondir rapidement et de reprendre sa marche en avant pour égaler et dépasser le PIB des Etats-Unis dans les trente prochaines années. Une première réponse sera donnée dans les mois qui viennent avec la mise en œuvre du plan de soutien à l’économie de 600 milliards de dollars adopté par le gouvernement chinois et à la possibilité pour le marché intérieur de prendre le relais des exportations comme moteur de la croissance. Il semble, à cet effet, que Pékin s’est rendu compte que son plan initial faisait la part trop belle aux infrastructures au détriment du pouvoir d’achat des consommateurs et qu’une correction sera faite pour que ce dernier permettent une relance rapide autant par la demande que par l’offre ainsi que par les grands travaux.
Alexandre Vatimbella
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