Alors que les organismes internationaux ont prévu une forte baisse de la croissance de la Chine l’année prochaine, le gouvernement de Pékin continue d’affirmer que celle-ci demeurera forte.
La Banque mondiale prévoit une croissance de 7,5% de l’économie chinoise l’année prochaine. De son côté, l’OCDE table sur un chiffre de 8% tandis que la dernière prévision du FMI est de 8,5% pour 2009. De son côté, le gouvernement chinois veut croire et faire croire que les effets de la crise économique et financière mondiale seront beaucoup moins forts que ne le prévoient ces institutions internationales. Ainsi, les économistes proches du pouvoir continuent de parler de croissance au-dessus de 9% et le dernier chiffre avancé est même de 10%, un taux à deux chiffres qui n’étaient plus évoqués depuis longtemps même par les plus optimistes. Celui-ci provient de l’économiste Zhang Liqun qui affirme que « bien que la morosité de la situation économique mondiale ait conduit à un affaiblissement de la demande extérieure, l'important potentiel de développement du pays permettra à l'économie chinoise de maintenir un taux de croissance élevé ». Cette bataille de chiffre qui va se poursuivre dans les semaines et les mois à venir n’est pas qu’une querelle d’experts, elle a également une signification hautement politique. Après avoir adopté un plan de relance de près de 600 milliards de dollars qui fait la part belle aux investissements d’infrastructures et industriels au détriment d’une aide directe à la population, les autorités chinoises se doivent d’afficher un optimisme avec l’annonce de taux de croissance élevés. Car la plupart des analystes estiment qu’il faut que la Chine ait un taux de croissance de 8% pour maintenir son développement économique et absorber les nouveaux venus sur le marché du travail. Même si ce chiffre est contesté, il est évident qu’une croissance aux alentours de 8% couplé avec l’annonce de la fermeture de milliers d’usines et un marché immobilier atone (de même que certaines mauvaises nouvelles sur la consommation intérieure) ne sont pas faites pour apporter la confiance. Dès lors, le gouvernement de Pékin pratique la méthode Coué. D’autant que la plupart des statistiques chinoises sont approximatives et doivent souvent être corrigées qu’elles proviennent des autorités du pays ou des organismes internationaux…
Alexandre Vatimbella
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