Deux affaires récentes portées devant l’OMC (Organisation mondiale du commerce), montrent que la Chine est dans le collimateur des pays occidentaux quant à ses pratiques commerciales. La première, protectionnisme sur les pièces de rechanges automobile, a vu la condamnation de la Chine suite à une plainte de l’Union européenne, du Canada et des Etats-Unis. Dans cette affaire, il s’agissait de taxes illégales à l’importation sur les pièces détachées automobiles. Condamnée en première instance en juillet, pour pratiques discriminatoires, la Chine avait fait appel devant l’organe d’appel de l’OMC qui vient de confirmer le jugement. Pour justifier les taxes, la Chine arguait que des trafiquants font passer des véhicules entiers en pièces détachées pour éviter de payer des taxes sur les véhicules neufs. Mais pour les parties plaignantes, il s'agissait de tout autre chose, d'imposer un niveau minimal de 40% de contenu local dans les véhicules montés sur place, en violation des engagements pris par la Chine au moment de son entrée à l'OMC.
La deuxième, protectionnisme pour protéger ses grandes marques, est une plainte que vient de déposer par les Etats-Unis. Ainsi, selon les Américains, la Chine subventionnerait les exportations de ses entreprises par des prêts préférentiels, des aides pour les assurances sur les crédits à l'exportation mais aussi par le financement en recherche et développement de nouveaux produits destinés à l’exportation. Pour la représentante américaine à l’OMC, « nous avons été contrariés de voir que la Chine semble toujours avoir recours à des mesures illégales dans le cadre de l'OMC pour promouvoir ses exportations, allant des textiles aux réfrigérateurs en passant la bière et les cacahouètes. Nous allons à l'OMC aujourd'hui car nous sommes déterminés à utiliser toutes les ressources disponibles pour lutter contre les politiques industrielles dont l'objectif est de promouvoir injustement les produits de marques chinoises aux dépens des travailleurs américains. Les Etats-Unis sont inquiets non seulement parce que ces mesures semblent contenir des subventions à l'exportation mais aussi parce qu'elles paraissent souligner une politique industrielle protectionniste ».
D’autres plaintes devant l’OMC sont en cours d’instruction et, selon les analystes, leur nombre devraient fortement augmenter dans un proche avenir. Et la crise économique et financière mondiale devrait être un accélérateur dans ce domaine.
Alexandre Vatimbella
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