La crise économique et financière mondiale n’a pas plombé que le secteur automobile des pays riches. Ainsi, la chute des ventes inquiètent fortement les pays émergents qui vont aider leur constructeurs nationaux mais aussi ceux installés dans le pays.
Vladimir Poutine a appelé ses concitoyens à acheter des voitures « Made in Russia ». Tata a demandé à la Grande Bretagne d’aider Jaguar et Land Rover, les deux marques britanniques que le groupe indien a achetées cette année. La Chine prépare un plan de soutien à son industrie automobile alors que le Brésil s’inquiète des répercussions sur l’emploi de la chute des ventes de voitures. Après les pays occidentaux et le Japon, les pays du Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine) ne veulent pas laisser leurs constructeurs automobiles, directement touchés par la crise économique et financière mondiale, sombrer dans les difficultés. Car le marasme a également touché leurs marchés automobiles avec des baisses parfois de plus de 15% par rapport à 2007 au cours du dernier trimestre 2008 (14,6% en novembre en Chine, 15,7% en Inde et 11% au Brésil en octobre). Du coup, ce ne sont pas seulement les usines des pays occidentaux qui recourent au chômage technique, Tata ayant décidé de fermer son usine de Pune en Inde pendant trois jours au début du mois de décembre. Pendant ce temps, Peugeot licenciait mille employés temporaires en Chine.
Toujours en Chine, l'agence chinoise de planification économique prévoirait un plan de sauvetage des constructeurs automobiles locaux pour le mois de janvier dont la mesure phare serait une réduction de 10% de la taxe sur le prix de vente des véhicules. En outre, le gouvernement pourrait accorder des crédits aux constructeurs pour qu’ils s’adaptent technologiquement alors que des fusions-acquisitions sont évoquées pour solidifier le secteur et lui permettre de se financer sur le marché bancaire. En Russie, au-delà des appels patriotiques de son Premier ministre, le gouvernement a prévu des aides à un secteur dont les ventes se sont effondrées en novembre. Les constructeurs ont donc demandé au gouvernement des aides et Moscou a décidé de débloquer 300 millions d’euros afin que les administrations publiques achètent des voitures russes mais aussi de faciliter les emprunts des particuliers qui voudraient en acheter. En outre, un plan de soutien prévoit de garantir les émissions obligataires des constructeurs automobiles et d’augmenter les droits de douanes sur les automobiles étrangères.
Reste que les experts continuent à demeurer optimistes pour le secteur automobile des pays du Bric. Selon eux, les difficultés pourraient disparaître au cours de l’année 2009 et les constructeurs automobiles retrouver des taux de croissance importants. A moins que la crise économique et financière mondiale soit plus profonde que prévue initialement, ce qui malheureusement semble être le cas…
Alexandre Vatimbella
© 2008 LesNouveauxMondes.org