La BCR a décidé de ne plus soutenir sa monnaie comme elle l’avait fait ces dernières semaines en dépensant des sommes astronomiques. Mais les analystes financiers craignent que cette mesure n’enfonce encore plus le rouble et l’économie russe.
La BCR (Banque centrale russe) a défendu le rouble pendant des semaines en dépensant quelques 70 milliards de dollars pour assurer que la monnaie russe ne descende pas en dessous du seuil de 30,4 roubles par rapport au « panier euro-dollar ». Cette défense était une priorité pour la banque afin de rassurer les investisseurs étrangers mais aussi les épargnants russes et, surtout, la population qui craint toujours que le rouble ne s’effondre comme ce fut le cas récemment et éviter une fuite des capitaux et la vente massive de roubles pour acheter des dollars. Mais il semble que les autorités monétaires russes se soient rendu compte qu’il s’agissait d’une position intenable et que cela coûtait très cher au pays, puisant trop fortement dans les réserves de devises accumulées ces dernières années. Dès lors, selon le communiqué officiel de la BCR, il a été décidé « d’élargir le corridor » dans lequel le rouble fluctue par rapport au panier. Même si la valeur de ce corridor demeure secret, les analystes estiment qu’il se situe au seuil de 30,7 roubles ce qui, de fait, dévalue le rouble. Ces mêmes analystes réagissent très négativement à cette mesure estimant qu’elle va entraîner une grande méfiance vis-à-vis de la monnaie russe et qu’elle va sans doute provoquer une fuite des capitaux encore plus importante et une baisse de la Bourse de Moscou déjà mal en point. Mais il semble que ce mouvement était déjà en cours alors que la BCR soutenait de toutes ses forces le rouble…
Jean-Louis Pommery
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