Lors d’un discours prononcé devant le congrès de son parti, le Premier ministre russe a affirmé que si la crise ne pouvait être évitée, la Russie avait tous les atouts pour la contrecarrer et en ressortir plus stable et plus compétitive.
Lors du X° congrès du parti Russie Unie dont il est le président, Vladimir Poutine a déclaré que « de par son ampleur, la crise financière actuelle est comparable à un cataclysme naturel. Comme les cataclysmes naturels, elle était impossible à éviter ». Selon lui, la responsabilité provient du « dopage abusif avec de l'argent bon marché » et des « problèmes du crédit hypothécaire aux Etats-Unis » qui ont provoqué « une véritable réaction en chaîne paralysant le système financier mondial, suscitant la méfiance générale sur le marché, ce qui ne pouvait rester sans incidence sur les secteurs réels de l'économie ». De même, il a affirmé que cette crise « dans une mesure ou une autre » teste « la solidité de tous les pays et leur capacité à assurer le bien-être de leurs citoyens, la solidité de leur économie et de leur monnaie nationale. C'est le défi auquel la Russie est aujourd'hui confrontée ».
Ce défi, pour le Premier ministre, la Russie est prête à le relever et même à en ressortir plus forte : « Grâce au potentiel économique et politique que nous avons accumulé, nous pouvons et nous devons nous fixer de nouveaux objectifs, sortir de cette période d'instabilité mondiale encore plus forts et plus compétitifs, exploiter la crise comme instrument pour améliorer notre efficacité ». Pour ce faire, « nos réserves garantiront la stabilité du système budgétaire russe pour les prochaines années, indépendamment des prix du pétrole et des produits exportés traditionnels, cela signifie que les salaires des travailleurs du secteur public, les retraites et les allocations sociales seront régulièrement payées et que le système d'assistance sociale fonctionnera sans à-coups. (…) La Russie dispose de ressources suffisantes pour résoudre le problème des crédits destinés aux entreprises nationales. L'économie russe génère un important volume de revenus, qui doivent toutefois être convertis en capital, le système financier national devant acquérir l'efficacité et la stabilité nécessaires à ces fins ».
Lors de ce discours, Vladimir Poutine a également dévoilé de nouvelles mesures de soutien à l’économie russe. Ainsi, 865 millions d’euros vont être débloqués pour aider les PME mais surtout 1,4 milliard d’euros d’aide sera versé aux entreprises d’armement pour leur éviter la faillite. En outre, l’impôt sur les bénéfices sera réduit de 4% en 2009 et les entreprises le verseront désormais sur les bénéfices réellement obtenus et non sur les prévisions de bénéfices comme c’était le cas jusqu’à présent.
Jean-Louis Pommery
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