Après le froid consécutif au conflit avec la Géorgie, la Russie veut relancer les relations, notamment économique, avec l’Union européenne au moment où la crise frappe durement le pays.
Dmitri Medvedev, le Président russe, s’est posé en allié de l’Union européenne dans crise économique et financière qui touche le monde. Il a affirmé, en marge du sommet Russie-Union européenne qui se tient à Cannes, que les positions européennes et russes coïncidaient « à quelques nuances près », notamment la volonté affichée par l’Europe de réformer en profondeur le système financier international dont les institutions qui le régissent, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international. En outre, le président russe a indiqué qu’il pensait que la monnaie européenne, l’euro, avait joué en grand rôle dans l’atténuation des effets négatifs de la crise jusqu’à présent et qu’il souhaitait que le rouble devienne, lui aussi, une monnaie régionale, ce qui semble osé avec les attaque répétées dont la monnaie russe a été l’objet ces dernières semaines, ne résistant que grâce à des interventions massives de la BCR, la Banque centrale russe.
Reste que ces déclarations font partie d’un nouveau ton adopté ces derniers jours par les autorités russes. On se rappelle que le Premier ministre, Vladimir Poutine, a récemment déclaré que son pays était toujours prêt à rejoindre l’OMC (Organisation mondiale du commerce) alors qu’il y a deux mois il affirmait, au contraire, qu’il pourrait très bien s’en passer. De même, après avoir été très froid dans sa déclaration sur l’élection du nouveau président américain, Barack Obama, Dmitri Medvedev a souhaité que les relations avec la nouvelle administration démocrate soit le début d’une nouvelle ère de relations entre la Russie et les Etats-Unis. Cette nouvelle approche internationale du gouvernement russe n’est bien sûr pas sans lien avec la dure réalité de la crise mondiale dont la baisse drastique du prix des matières premières ainsi que celle du pétrole sont des conséquences alors que les deux secteurs en question ont permis le boom économique du pays ces dernières années. Devant un avenir plus incertain, le temps des diktats et des menaces que les dirigeants du Kremlin avaient adopté trop souvent ces derniers mois, assis qu’ils semblaient le croire sur un coussin de croissance ininterrompue de plusieurs décennies, semblent remisé au placard… pour l’instant.
Jean-Louis Pommery
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