Après une période critique suite au conflit russo-géorgien de l’été dernier, les négociations en vue de l’adhésion de la Russie à l’Organisation mondiale du commerce qui durent depuis quinze ans ont repris.
Les Etats-Unis l’assuraient, la Russie n’avait pas sa place à l’OMC (Organisation mondiale du commerce) après son agression contre la Géorgie et son agressivité générale envers les anciens satellites de l’Union soviétique. La Russie l’affirmait, elle n’avait pas besoin de l’OMC et de ses règles contraignantes et pouvait tout à fait se développer en dehors de l’organisation. Trois mois plus tard et une crise économique et financière mondiale en plus les deux parties principales de ce bras de fer sont revenues à de meilleurs sentiments et, surtout, à une vue plus pragmatique des choses. En l’occurrence, la Russie a besoin de l’OMC et le reste du monde a besoin de la Russie dans l’OMC. D’où la reprise des négociations et de la volonté d’aboutir de chaque côté. Mais l’adhésion n’est pas assurée au vu de ces mêmes négociations qui traînent depuis… quinze ans. Ainsi, la Russie demeure la seule économie importante à ne pas faire partie de l’OMC. Il faut dire, pour expliquer cette bizarrerie, que lors de l’effondrement de l’URSS et dans les années qui suivirent l’économie russe était sinistrée et ne remplissait quasiment aucun des critères permettant l’adhésion de la Russie à l’organisation. Ce n’est plus le cas aujourd’hui mais des questions techniques importantes selon les négociateurs doivent encore être réglées. Et puis, pour adhérer à l’OMC, il faut l’unanimité des pays membres. Or, la Géorgie est membre de l’OMC…
Jean-Louis Pommery
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