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lundi 27 octobre 2008

RUSSIE-ECONOMIE. Nicolas Sarkozy relance l’idée d’un marché commun avec la Russie

Alors que les négociations sur l’accord de partenariat entre la Russie et l’Union européenne sont bloquées depuis le 1er septembre, le président du conseil européen a créé la surprise, la semaine dernière, devant les députés européens, en relançant l’idée d’un marché commun avec la Russie.


La Russie n’est pas « un adversaire déterminé » de l'Europe. « Je crois au contraire qu’il serait nécessaire dans le futur, d’établir les bases d’un espace économique commun entre la Russie et l’Union européenne. » Alors que les négociations autour de l’accord de partenariat UE-Russie, sont bloquées depuis le sommet extraordinaire sur la situation dans le Caucase, du 1er septembre dernier, Nicolas Sarkozy, dont le pays occupe la présidence de l’UE jusqu’à la fin de l’année, a créé la surprise mardi 21 octobre, devant les eurodéputés en relançant son idée de » marché commun ». Une proposition appuyée par le président Dmitri Medvedev, lors de la Conférence sur la politique mondiale à Evian, le 8 octobre.

« La Russie a l'énergie, l'Europe a la technologie », a ajouté Nicolas Sarozy. Sans citer explicitement les Etats-Unis, il a par ailleurs qualifié de « folie » l’option d’une solution militaire contre la Russie, rappelant l’opposition de Washington à sa visite à Moscou le 12 octobre pour trouver un accord de cessez le feu. Prenant le contre-pied des opposants à la Russie (Pologne, République tchèque, pays baltes, Suède et Grande Bretagne), il a appelé à abandonner les « schémas idéologiques », soulignant toutefois que « quand les troupes russes sont entrées en Géorgie, elles n'avaient pas de mandat non plus ». Nicolas Sarkozy a précisé qu'il avait "veillé, avec Bernard Kouchner, à ce que le Conseil européen valide les décisions que nous avions été amenés à prendre".

S’agissant des négociations autour de l’accord de partenariat UE-Russie « nous avons pris, avec le président Barroso, la précaution de ne pas suspendre mais de reporter », a-t-il souligné. « Car si nous avions pris la décision de suspendre, il aurait fallu une décision à l'unanimité du Conseil européen pour reprendre, et je pense que là, cela aurait été gênant politiquement. La décision de reporter nous permet de reprendre sans exprimer un satisfecit qu'il n'y a pas lieu d'avoir », a-t-il précisé.

Pour Ria Oomen-Ruijten, députée européenne et coprésidente du comité de coopération interparlementaire Russie-UE, ces négociations ne doivent reprendre que si la Russie remplit les engagements souscrits dans le cadre du plan Medvedev-Sarkozy. « J'espère sincèrement que la Russie agira dans une optique de coopération constructive, a-t-elle déclaré, samedi, selon l’agence Ria Novotsi. Si c'est le cas, les pourparlers sur le nouvel accord de coopération seront relancés le 14 novembre lors du sommet Russie-UE à Nice. »


Michel Tendil

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