Les autorités monétaires indiennes ont indiqué que, dorénavant, leur priorité serait d’injecter des liquidités suffisantes dans le système financier indien pour soutenir l’activité, priorité exactement inverse de celle qu’elles privilégiaient depuis un an pour lutter contre l’inflation.
Les autorités politiques indiennes peuvent toujours prétendre que leur pays est à l’abri de la crise mondiale mais son économie ne semble pas penser la même chose. Avec des chiffres de croissance revus nettement à la baisse par le FMI (Fonds monétaire international) et avec des bourses qui plongent, la situation n’est guère à l’optimisme. D’où la décision de la Reserve Bank of India, la banque centrale, de changer son fusil d’épaule. Depuis un an, elle bataillait dur sur le front de l’inflation qui était monté récemment à près de 13%. Crédit cher, restriction monétaire, elle veillait à ne pas emballer la machine de la consommation et donc de la hausse des prix. Oui, mais voilà, la crise économique mondiale et l’effondrement du système financier international ne peuvent plus être ignorés en Inde comme ailleurs sur la planète. La banque vient donc de baisser un de ses taux, celui des réserves obligatoires (les sommes que les banques doivent garder en provision) en le faisant passer à 7,5% afin que les établissements puissent abreuver l’économie de liquidités suffisantes pour faciliter le crédit et donc la consommation ce qui devrait éviter que la crise ne s’aggrave. De fait, elle agit comme la plupart des institutions financières publiques à travers le monde. En effet, celles-ci ont décidé d’inonder les économies de liquidités sachant que tout porte à croire que c’est l’absence de celles-ci qui a précipité la grande dépression après l’effondrement de Wall Street en 1929. La Reserve Bank of India avait déjà injecté 4,1 milliards de dollars dans le système financier pour soutenir les établissements bancaires indiens et les bourses de Bombay et de New Delhi ces derniers jours.
Alexandre Vatimbella
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