Comme on pouvait s’y attendre, les nouvelles prévisions de croissance pour 2009 publiées par le Fonds monétaire internationale sont mauvaises pour la plupart des pays du monde. Et les pays du Bric ne font pas exception.
Même si les taux de croissance des pays du Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine) demeureront élevés en 2009, ils n’atteindront pas les chiffres prévus initialement par le FMI (Fonds monétaire international), crise économique oblige. Dans sa nouvelle livraison l’organisme international revoit à la baisse ses chiffres de croissance publiés il y a six mois. Pour la Chine, la croissance 2009 passera de 9,8% prévu en début d’année à 9,3%. Pour l’Inde, la baisse est plus importante puisque la nouvelle prévision fait état d’un chiffre de 6,9% contre 8% prévu initialement. La baisse sera plus forte encore pour la Russie dont la croissance 2009 est maintenant estimée à 5,5% contre 7,3% soit une perte de 1,8 point. Enfin, le Brésil voit sa prévision de croissance baissée de 0,5 point passant de 4% à 3,5%.
Pour ce qui est des prévisions de croissance pour 2008, le FMI a peu changé les chiffres. La croissance de la Chine devrait être de 9,7% comme prévu initialement, celle de l’Inde de 7,9% (-0,1%), celle de la Russie de 7% (-0,7%) et celle du Brésil de 5,2% (-0,3%). A noter que la croissance au quatrième trimestre 2008 devrait être de 9,2% en Chine, 7,2% en Inde, 5,9% en Russie et 3,9% au Brésil.
Quant au taux de croissance global du monde, il devrait être de 3% en 2009, un chiffre revu à la baisse sous fond de crises financière, énergétique et alimentaire. Néanmoins, le FMI prévoit une amélioration en cours d’année par la conjugaison de trois facteurs :
« Les cours des produits de base devraient se stabiliser, même si c’est à leur plus haut niveau depuis 20 ans. Les effets négatifs sur les termes de l’échange de la hausse de plus de 50 % des cours du pétrole en 2008 devraient s’atténuer en 2009, ce qui dopera la consommation dans les pays importateurs de pétrole.
Le secteur immobilier américain devrait finalement atteindre son point le plus bas dans l’année à venir : il cessera ainsi d’amputer sensiblement la croissance comme c’est le cas depuis 2006. La stabilisation des prix immobiliers devrait limiter les pertes du secteur financier liées au secteur hypothécaire, et l’intervention récente dans les deux institutions financières spécialisées d’intérêt public (Fannie Mae et Freddie Mac) devrait contribuer à assurer l’offre de crédit au secteur immobilier. Le cycle immobilier et son ajustement seront peut-être décalés dans les autres pays avancés, mais les répercussions globales de la crise financière seront profondément ressenties.
En dépit d’une perte de leur élan, les pays émergents devraient encore offrir une source de résistance, profitant d’une croissance vigoureuse de la productivité et d’une amélioration de leur cadre d’action. Bien sûr, plus la crise financière se prolonge, plus il est probable qu’ils seront touchés. »
Alexandre Vatimbella & Alexis Levé
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