Après une journée de fermeture pour jour férié, les Bourses de New Delhi et surtout de Bombay ont bondi alors que la banque centrale indienne baissait ses taux d’intérêts. Les investisseurs attendent maintenant qu’elle injecte des liquidités dans la machine économique.
En début de semaine, les Bourses de Bombay et de New Delhi avaient fortement chuté parce que les investisseurs avaient été déçus par la décision de la Reserve Bank of India, la banque centrale, de ne pas baisser pas ses taux d’intérêts comme cela s’est passé dans la plupart des pays, notamment en Chine. Ils ont été entendus par les responsables de la banque puisque celle-ci s’est enfin décidée à revoir ses taux d’intérêts à la baisse, faisant de la relance économique sa priorité face à une inflation qui, si elle a baissé ces dernières semaines, demeure toutefois encore élevée. Résultat, l’indice Sensex de la Bourse de Bombay a bondi de 8,22% pendant que l’indice Standard & Poor’s de New Delhi gagné 6,99%. Dorénavant, les investisseurs attendent que la banque centrale injecte des liquidités pour huiler les rouages de l’économie indienne afin de doper la demande intérieure qui sera, selon les analystes, la planche de salut du pays afin de l’éloigner d’une crise économique. Déjà, 37 milliards de dollars ont été injecté dans le secteur financier pour soutenir les cours boursiers et palier à la fuite des capitaux étrangers des places financières indiennes.
En quelques semaines, la Banque populaire de Chine a baissé pour la troisième fois ses taux d’intérêts de référence pour éviter que le ralentissement économique mondial n’ait un plus grand effet sur l’activité du pays.
La BPC (Banque populaire de Chine), la banque centrale, vient d’annoncer la baisse immédiate de ses taux de référence de 0,27 point. Ainsi, le taux d'intérêt de référence sur les dépôts à un an baisse de 3,87% à 3,60% alors que le taux d'intérêt de référence sur les prêts à un an baisse de 6,93% à 6,66%. Cette décision suit celles de nombreuses banques centrales. "Cela montre que le gouvernement se préoccupe réellement du refroidissement de l'économie et d'autres problèmes intérieurs, dans le contexte de la dégradation de la crise financière mondiale", a indiqué le secrétaire adjoint de la Fondation de Recherche sur le développement de la Chine, Tang Min, à l’agence de presse officielle Xinhua en ajoutant que "cette action représente une réponse opportune à la baisse destaux d'intérêt décidée par d'autres banques centrales dans le monde et fait partie des efforts coordonnés visant à remédier à la crise financière globale".
Cette mesure vient après d’autres qui ont comme but de ne pas laisser la croissance économique s’étioler avec les récessions dans les pays qui sont les principaux clients de la Chine. Il s’agit, pour les autorités, de dynamiser la demande intérieure dont ils espèrent qu’elle prendra le relais d’une demande extérieure atone. Mais les difficultés internes de l’économie chinoise ont déjà amené à une baisse plus importante des prévisions de croissance pour cette année et l’année prochaine. Mais la Chine possède encore quelques armes pour éviter une détérioration plus importante de sa croissance, notamment ses réserves de devises, les plus importantes du monde.
Maintenant que la crise touche le monde entier, l’idée reçue qui voulait que les pays du Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine) ne soient pas touchés a volé en éclats. Qu’en est-il de l’idée selon laquelle les Bric ont acquis une puissance économique qui leur permettrait, sinon de diriger l’économie mondiale, au moins de peser fortement sur elle dans un sens ou dans l’autre ? Est-ce une autre idée reçue ? L’effondrement des prix des matières premières, des denrées alimentaires et du pétrole ont gravement grevé les économies du Brésil et, surtout, de la Russie. Cette dernière se voyait prendre sa revanche sur l’Occident voici quelques mois grâce à sa manne financière provenant de son pétrole et de son gaz, ces derniers lui redonnant, en outre, une puissance politique qu’elle avait perdue depuis la chute du mur de Berlin. L’évasion sans précédent des capitaux ces derniers mois, un système bancaire en débandade, un rouble qui plonge tout autant que l’indice Rts de la Bourse de Moscou ont remisé, pour un temps, la volonté de puissance des dirigeants russes qui s’évertuent pourtant encore à nier la crise économique dans leur pays tout en en rendant comme unique responsable les Etats-Unis. Le Brésil, quant à lui, avec son agriculture florissante et la découverte d’immenses gisements de pétrole sans parler d’autres matières premières en abondance sur son territoire voyait s’ouvrir une ère sans précédent de croissance. La crise, d’abord niée comme en Russie par les autorités, s’est pourtant abattue et le real (la monnaie brésilienne) ainsi que l’indice Ibovespa de la Bourse de Sao Paulo ont connu d’énormes baisses avec, à la clé, une révision à la baisse de la croissance du pays. L’Inde a claironné sans prudence que la crise ne l’atteindrait pas car non seulement ses fondamentaux économiques étaient bons mais, en plus, sa croissance dépendait essentiellement de la demande intérieure. Mais, ici comme en Russie et au Brésil, la crise ne s’est pas arrêtée à la frontière du pays et l’Inde est un des pays émergents qui a vu ses prévisions de croissance les plus revues à la baisse, certains analystes étant, en plus, très sceptiques sur les capacités de résilience de l’économie indienne mais aussi de la véracité de son miracle économique qui, en plus, ne profiterait pas à la grosse majorité de la population. La Chine, enfin, a également affirmé que la crise ne viendrait pas chez elle. Ces dernières semaines, après plusieurs révisions à la baisse des prévisions de sa croissance, les autorités ont enfin reconnue que la crise aurait des répercussions qui feront tomber sa croissance à la limite de ce qu’elle doit être pour assurer le développement du pays et fournir du travail à la masse des nouveaux arrivants sur le marché du travail chaque année. Sans parler d’une crise immobilière dont on ne sait pas encore si elle sera profonde ou non mais qui a vu les prix des logements stagner voire baisser.
On le voit, les pays du Bric sont dans le même bain que tous les autres pays du monde. Bien évidemment, ils s’en tirent mieux que les pays développés qui verront leurs économies en récession alors que pour les pays du Bric, il ne s’agira que d’une croissance en baisse. Et, pour certains comme la Russie et la Chine, leurs réserves de devises leur laissent des latitudes importantes d’intervention. Sans parler de cette demande intérieure qui pourrait faire rebondir leur économie même si celle-ci tarde à produire ses effets. Mais ces capacités de résister ne donnent pas aux pays du Bric le pouvoir sur l’économie mondiale. Tout au plus, elles leur donnent un gros avantage pour amortir les effets de la crise et une opportunité de se faire mieux entendre. D’ailleurs, ni la Chine, ni l’Inde ne désirent prendre la tête de l’économie mondiale pour l’instant. En Russie et en Brésil où cette envie était plus présente, il faudra encore attendre quelques années, voire quelques décennies. Mais ces prévisions ne valent peut-être que ce que valaient celles qui annonçaient un avenir radieux du Bric il y a seulement quelques semaines…
La Chine y tenait, elle l’a eu. Dans le cadre de la visite de son Premier ministre, Wen Jiabao, à Moscou, elle a signé un accord pour la mise en service d’un oléoduc qui la fournira en pétrole russe.
La Chine y tenait et faisait le forcing depuis longtemps : avoir accès directement aux ressources énergétiques de son voisin russe qui est également courtisé par le Japon et l’Inde. Ces deux derniers pays avaient déjà réussi à avoir leur oléoduc et la Chine désespérait de pouvoir avoir le sien. Mais l’accord signé dans le cadre de la visite de Wen Jiabao, le Premier ministre chinois, à Moscou pour rencontrer son homologue russe, Vladimir Poutine, met fin à cette incertitude et permettra à la Chine de recevoir de grandes quantités de pétrole venu de Sibérie indispensable pour irriguer son économie. L’accord prévoit la construction d’un oléoduc de 67 kilomètres d’un débit initial de 15 millions de tonnes par an qui ira jusqu’au terminal pétrolier de Daqing dans le nord de la Chine. Il s’agira en fait d’une branche de l'oléoduc géant, actuellement en construction, qui doit relier Taïchet dans la région d’Irkoutsk à la baie de Kozmino dans l'Extrême-Orient russe qui doit desservir le Japon. Toujours en matière énergétique, Moscou et Pékin ont signé un préaccord pour la construction de deux réacteurs supplémentaires par la Russie sur le site de la centrale nucléaire de Tianwan, dans l'est de la Chine.
Avec 284 projets commerciaux recensés en 2008, la Russie fait une entrée remarquée dans l'étude Procos sur l'immobilier commercial européen.
Le nombre de projets commerciaux explosent en Russie avec 284 projets en chantier en 2008 pour un total de 10 millions de m2 de surface, selon Procos, dans une étude sur l'immobilier commercial européen. La Russie fait ainsi une entrée remarquée dans ce classement : à titre de comparaison, la France est championne d'Europe avec 8,2 millions de m². Moscou et Saint-Pétersbourg arrivent évidemment en tête des villes russes avec respectivement 73 et 38 projets. Mais "les projets se multiplient énormément en région", constate Procos, avec 174 projets, notamment à Nijni Novgorod, Novossibirsk ou Rostov-sur-Don. "L'expansion des chaînes n'est néanmoins pas sans risque", prévient la fédération qui regroupe les enseignes du commerce spécialisé en Europe. Même si les loyers sont inférieurs à Moscou et Saint Petersbourg, "ils restent élevés par rapport au chiffre d'affaires réalisés,nettement en dessous de ceux de la capitale".