Alors que le pays comptait rejoindre le peloton de tête des pays développés dans les prochaines années, le dernier taux de croissance de l’économie fait craindre que la période euphorique ne soit terminée pour longtemps.
Au second trimestre de 2008, l’économie de l’Inde a connu son plus mauvais taux de croissance depuis trois ans à 7,9% (contre 9,9% pour la même période en 2007 et 8,8% lors du premier trimestre de cette année). Cela confirme les prévisions de nombreux économistes qui estiment que la croissance du pays sera autour de 8% cette année (7% pour les plus pessimistes) et qu’en 2009 le chiffre pourrait être encore plus bas. Devant ces chiffres décevant, le ministre de l’Economie s’est tout de même affiché optimiste en déclarant qu’ils correspondaient aux attentes du gouvernement. Selon lui, l’augmentation, au cours de la même période, des investissements et de l’épargne démontre que les fondamentaux de l’économie sont bons. Mais cet optimisme n’est pas partagé par tout le monde. Ainsi, le directeur de l’Indian council for Research on international economic relations a déclaré au journal Financial Express que l’économie indienne était à l’orée d’un ralentissement « qui pourrait s’aggraver le trimestre prochain » en affirmant que « les autorités avaient désormais la rude tâche de maîtriser l’inflation tout en soutenant la croissance », une quadrature du cercle pour de nombreux observateurs. D’autant que la production industrielle et agricole ainsi que l’activité des services connaît des croissances nettement en baisse par rapport à 2007 et au début 2008. En revanche, le secteur de l’immobilier continue à afficher une bonne santé.
Evidemment, la forte inflation que connaît l’Inde et qui s’est aggravée ces derniers mois avec l’envolée du prix du pétrole et celui des denrées alimentaires pour donner un taux de près de 13% ces dernières semaines n’arrange pas la situation du pays même si une détente se fait jour actuellement sur le marché du pétrole. Le gouvernement aura donc du pain sur la planche. Mais ce que l’on craint avant tout en Inde c’est que ce ralentissement économique ne soit le prélude à une crise plus profonde qui remettrait en cause « le miracle indien » surtout que ce dernier est de plus en plus critiqué par les économistes car ne participant pas réellement au développement du pays mais bénéficiant seulement à quelque 20% de la population et permettant d’augmenter le nombre de milliardaires indiens…
Alexandre Vatimbella
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