Le NSG, le groupe des 45 pays fournisseurs nucléaires a accepté la levée de l’embargo du commerce vers l’Inde, pièce centrale de l’accord entre cette dernière et les Etats-Unis. Reste désormais au Congrès américain de le ratifier définitivement pour qu’il entre en vigueur.
C’est un ouf de soulagement que l’Inde et les Etats-Unis (mais aussi la France, la Grande-Bretagne et la Russie qui soutenaient l’accord) ont poussé après la réunion de la dernière chance du NSG (groupe des fournisseurs nucléaires), samedi à Vienne. Celle-ci a permis de rallier les derniers Etats inquiets du précédent offert à un pays qui na pas ratifier la traité de non-prolifération nucléaire et qui possède la bombe atomique de pouvoir acheter combustible et technologies pour ses centrales nucléaires civiles.
Dès la levée des dernières réticences de la Chine, de l’Autriche, de la Nouvelle-Zélande et de l’Irlande, le Président américain George W. Bush et le Premier ministre indien Manmohan Singh, qui s’étaient impliqués totalement dans cet accord, ont salué ce moment historique lors d’une conversation téléphonique qui permettra, selon les Etats-Unis, de rapprocher l’Inde de la communauté internationale au niveau nucléaire et de lui permettre de développer des centrales non-polluantes qui participeront de la lutte contre le réchauffement climatique. Pour le gouvernement indien, c’est évidemment une grande victoire alors qu’il est de plus en plus décrié dans son pays pour avoir cédé aux pressions américaines. Ainsi, il y a quelques jours, une lettre du Département d’Etat envoyée de Washington avait fait scandale en précisant certains termes de l’accord, notamment l’arrêt des essais nucléaires. Les partis d’opposition avaient ainsi affirmé que le gouvernement avait bradé l’indépendance nationale du pays alors que le gouvernement a souligné que l’Inde avait elle-même décidé un moratoire sur ces essais.
Cet accord, pour entrer en vigueur, doit maintenant être ratifié par le Congrès américain ce qui n’est pas gagné d’avance puisque la majorité démocrate des deux chambres est, au minimum, très critique sur son contenu. Mais les observateurs estiment que le vote positif de sa ratification devrait pouvoir être mené à bien, grâce à cette bénédiction du NSG, avant les prochaines élections présidentielles et législatives du 4 novembre prochain qui, outre, la possible élection d’un président démocrate, devrait voir un renforcement de la majorité démocrate au Congrès qui serait alors mortel pour l’accord.
Alexandre Vatimbella
© 2008 LesNouveauxMondes.org