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lundi 1 septembre 2008

CHINE-INDE. NUCLEAIRE. La Quotidien du Peuple critique l’accord nucléaire entre l’Inde et les Etats-Unis



Alors que le gouvernement chinois n’a pas pris officiellement position, l’organe officiel du Parti communiste chinois critique dans un article l’accord entre l’Inde et les Etats-Unis sur le nucléaire civil.


La rivalité séculaire entre la Chine et l’Inde n’a pas disparu au temps de la globalisation, loin de là. L’Inde craint la Chine, sa force économique et militaire, et s’inquiète depuis des années de « l’encerclement chinois », c’est-à-dire des liens que Pékin tisse avec tous les voisins de l’Inde. De son côté, Pékin est inquiet du rapprochement de l’Inde avec l’Occident, notamment avec les Etats-Unis, craignant que le pays ne devienne un nouveau poste avancée pour les visées américaines en Asie après le Japon. Dès lors, on pouvait être surpris de l’absence de réaction du gouvernement chinois à l’accord entre l’Inde et les Etats-Unis sur le nucléaire, proposant à New Delhi de pouvoir développer son énergie nucléaire civile, indispensable pour le développement économique du pays contre un contrôle de celui-ci et l’interdiction d’un mélange entre le civil et le militaire. Rappelons que l’Inde, qui possède la bombe atomique, n’a pas signé le traité de non-prolifération atomique ce qui a comme conséquence de lui faire subir un embargo sur les technologies nucléaires ainsi que sur le « carburant » dont elle a besoin pour alimenter ses centrales. L’article du Quotidien du Peuple rappelle, à quelques jours de la réunion du groupe des fournisseurs nucléaires (NSG) qui doit dire, le 4 septembre prochain, s’il avalise ou non l’accord américano-indien, que l’Inde n’a pas signé ce traité et que cela montre l’incohérence de la politique en la matière au moment où celle-ci part pratiquement en guerre contre l’Iran soupçonné de vouloir développer la bombe atomique alors que l’Inde qui l’a fait en toute illégalité se verrait récompenser par cet accord de fourniture de technologies et d’uranium. « Qu’il soit motivé par des visée géopolitiques ou commerciales, écrit le Quotidien du Peuple, cet accord balaie toute la politique internationale de non-prolifération mise en place. » Cette position critique du journal qui, malgré tout, ne prend pas position pour ou contre l’accord a de quoi quand même inquiéter les officiels indiens qui ont déjà du mal à convaincre des certains des quarante-cinq pays membres du groupe des fournisseurs comme la Suisse, l’Australie ou l’Afrique du Sud du bienfondé de ce traité.


Alexandre Vatimbella et Louis-Jean de Hesselin

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