Le Fraser Institute publie pour la 22° année consécutive son rapport sur la liberté économique dans le monde avec un classement médiocre du Brésil, de la Russie, de l’Inde et de la Chine.
La Chine serait-elle le pays de la liberté économique ? On pourrait le croire puisque Hong Kong se place en première position dans le classement annuel publié par le très libéral think tank canadien, le Fraser Institute. Mais, dans l’édition 2008 de ce rapport intitulé « Economic Freedom in the World » et mis sur pied notamment par un des chantres du libéralisme, Milton Friedman, la région autonome est une sorte d’anomalie puisque la Chine elle-même ne se classe qu’au 93° rang avec un indice de 6,29 sur 10, Hong Kong enlevant la palme avec un indice de 8,94. Mais la Chine n’est pas le pays du Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine) le mieux placé. C’est à l’Inde qu’échoit cette place qui la met… à la 77° place avec un indice de 6,59. Cependant, le pays perd constamment des places dans les derniers classements puisque qu’on le retrouvait à la 69° en 2007 et à la 60° place en 2006. On trouve le Brésil à la 96° place avec un indice de 6,16 et la Russie à la 101° place avec un indice de 6,12. Cent quarante-et-un pays sont classés.
Pour classer les pays, le Fraser Institute étudie la liberté économique à partir de quatre critères principaux : la liberté de choix de l’individu, la liberté des échanges médiatisée par les marchés, l’ouverture des marchés à tout acteur économique et l’existence d’une concurrence, la protection des individus et de leur propriété. En 2008, les dix premiers sont, dans l’ordre, Hong Kong, Singapour, la Nouvelle-Zélande, la Suisse, le Royaume Uni, le Chili, le Canada, l’Australie, les Etats-Unis et l’Irlande.
Comme le note les auteurs du rapport, le degré de liberté économique ne va pas de pair automatiquement avec le degré de liberté politique. Ainsi en est-il par exemple de l’Inde qui a un haut degré de liberté politique alors que sa liberté économique est nettement moins bonne. A l’inverse, Hong Kong a une liberté démocratique limitée mais une grande liberté économique. Cette remarque rejoint celle que l’on peut désormais faire sur le capitalisme qui n’a pas forcément besoin d’une démocratie pour s’établir comme c’est le cas en Chine actuellement.
Alexandre Vatimbella
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