Attendu de longue date, l’accord argentino-brésilien concerne à la fois l’énergie et la finance. Il est aussi une réponse du Brésil à l’échec des négociations de l’Organisation mondiale du commerce en août dernier.
Le président brésilien Luiz Iniacio Lula da Silva et son homologue argentine Cristina Fernandez viennent de signer un accord commercial qui comprend deux volets principaux : la construction d’un barrage hydroélectrique commun d’un coût de deux milliards de dollars sur le fleuve Uruguay et l’abandon du dollar comme monnaie commune de leurs échanges commerciaux. Cette dernière mesure permettra de réduire les coûts des transactions commerciales entre les deux pays, transactions qui se montaient à 30 milliards de dollars en 2007, mais aussi de les augmenter. "A long terme, c'est un pas vers une monnaie commune", a déclaré le ministre brésilien des Finances, Guido Mantega. L’accord comprend aussi la construction d’un véhicule de transport militaire et le président Lula a encouragé l’Argentine à participer à la construction des infrastructures dont le Brésil a besoin pour extraire le pétrole qu’il vient de découvrir.
Pour le Brésil et l’Argentine, l’accord permet aussi de rappeler que l’Amérique du Sud est extrêmement désireuse d’aboutir à un accord global commercial dans le cadre de l’OMC (Organisation mondiale du commerce) selon les autorités des deux pays. C’est dans ce sens qu’il faut interpréter les déclarations du président brésilien : "il est primordial que le Mercosur (qui comprend également l'Uruguay et le Paraguay) puisse s'exprimer d'une seule et même voix dans le monde". De son côté, Cristina Fernandez a indiqué que l’Argentine voulait désormais commercer de plus en plus avec ses voisins sud-américains plutôt qu’avec les Etats-Unis. "Nos meilleurs partenaires sont nos voisins", a-t-elle expliqué
Louis-Jean de Hesselin
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