Les Actualités sur www.ecoinfosmonde.com

vendredi 29 août 2008

INDE-RECHERCHE. Le secteur de la Recherche et du Développement connaît toujours un boom


L’Inde demeure toujours une destination de choix pour délocaliser les unités de R&D des grandes entreprises mondiales et la création de structures d’accueil. Et la tendance devrait se confirmer dans les années à venir.


Selon la société de conseil spécialisée dans la délocalisation et l’externalisation, Zinnov, le secteur de la R&D (Recherche et Développement) devrait croître de 23% par an dans les quatre années qui viennent en Inde pour représenter 21 milliards de dollars de chiffre d’affaire en 2012, soit plus qu’un doublement par rapport à aujourd’hui (plus de 9 milliards de dollars). Le nombre de centres installés par des grandes entreprises mondiales ainsi que les structures d’accueil devraient ainsi connaître une forte progression. Déjà, de 180 en l’an 2000, ils ont passés à 600 en 2008. Toutes les secteurs industriels sont désormais concernés et plus seulement celles concernant l’électronique et l’informatique, notamment les logiciels. De même, les activités délocalisées et externalisées se sont étendues et, de plus en plus, d’unités de développement de produits sont créées.


Louis-Jean de Hesselin

© 2008 LesNouveauxMondes.org

BRESIL-COMMERCE. Le Brésil veut absolument relancer les négociations à l’OMC


Le Brésil est un des principaux perdants de l’échec des négociations du cycle de Doha à l’Organisation mondiale du commerce parce que le pays avait tout intérêt à l’ouverture des marchés industriels et agricoles mais aussi parce qu’il possède peu de traités bilatéraux de libre-échange.


Le Brésil ne se console pas de l’échec des négociations du cycle de Doha dans le cadre de l’OMC (Organisation mondiale du commerce) lors de la réunion de Genève il y a quelques semaines. Il faut dire que le pays attendait beaucoup de celles-ci. L’ouverture des marchés industriels et agricoles serait une aubaine pour son économie d’autant que le Brésil possède pratiquement aucun accord de libre-échange bilatéral à l’inverse de ses principaux concurrents mondiaux qui n’ont pas autant besoin que lui d’une ouverture généralisée des marchés à travers le monde. C’est pourquoi, lors d’une conférence ministérielle à Canberra, avec son homologue australien, le ministre brésilien des Affaires étrangères a demandé la réouverture des négociations à l’OMC estimant avec Simon Crean, le ministre australien du Commerce qu’il existait une « petite fenêtre » pour le faire.


Jean-Louis Gripari

© 2008 LesNouveauxMondes.org

jeudi 28 août 2008

INDE-ECONOMIE. Des émeutes de la faim rappellent que la croissance indienne n’assure pas le développement du pays


Suite aux inondations dramatiques dans l’Est de l’Inde, des émeutes de la faim ont eu lieu, faisant des morts et des blessés, rappelant au pays et au monde que l’Inde possède une des croissances les plus fortes du monde et une des pauvretés les plus dramatiques.


Bien sûr, les émeutes de la fin qui ont éclaté dans le Bihar, une des régions plus pauvres du pays, ont pour principale cause les terribles inondations qui frappe cet Etat de l’Est du pays, les plus dramatiques depuis un demi-siècle. Mais l’incapacité des autorités à ravitailler correctement une population faute de moyens logistiques adaptés et en nombre suffisant rappelle cruellement une réalité indienne dénoncée de plus en plus par des intellectuels indiens : la croissance du pays ne bénéficie pas à son développement. Dans un pays où 70% à 80% de la population vit encore à la campagne, dans des villages ou des petites villes, la pauvreté fait, par exemple, que l’Inde compte pas moins de 60 millions d'enfants qui souffrent de malnutrition. Seuls le Bengladesh et le Népal font pire... Et une statistique, à elle seule résume ce drame: 40% de tous les enfants de moins de cinq ans malnutris dans le monde sont des petits indiens! A côté de cela, les sociétés de services informatiques montrent une Inde des plus modernes qui rivalise et, parfois, l’emporte, sur ses rivales occidentales et chinoises. Ce hiatus entre l’Inde qui gagne et l’Inde qui s’enfonce dans la pauvreté est un défi que le gouvernement de Manmohan Singh n’a pu relever mais qui sera obligatoirement une des priorités du prochain pouvoir issu des élections législatives qui doivent se tenir avant mars prochain. Car la permanence de la croissance indienne passe par la modernisation du pays en entier et par une meilleure distribution de ses fruits. Faute de quoi, l’Inde sera un géant aux pieds d’argile qui pourra s’effondrer à tout moment alors qu’il compte chaque année de plus en plus de milliardaires !


Alexandre Vatimbella
© 2008 LesNouveauxMondes.org

CHINE-TRANSPORT. Les compagnies aériennes chinoises dans le rouge


Intempéries du début de l’année, tremblement de terre au Sichuan, explosion du prix du pétrole, Jeux Olympiques, voilà les quatre raisons majeures qui ont plombé les activités des principales compagnies aériennes chinoises depuis le début de l’année.


Secteur traditionnellement en croissance depuis plusieurs années, le transport aérien chinois a connu un fort ralentissement de ses bénéfices et une baisse du nombre de ses passagers au cours du premier semestre. Bien entendu, l’envolée du prix du pétrole a joué un rôle déterminant et deux des trois principales compagnies, Air China et China Eastern Airlines ont vu leur coût d’exploitation grimpé de 15% pour la première et de 13% pour la seconde. D’où une baisse drastique des bénéfices d’Air China de plus de 20% et un déficit important pour China Eastern Airlines. Mais une mauvaise nouvelle ne venant jamais seule, les compagnies aériennes ont également perdu des passagers (respectivement 1,49% et 1,20% de leurs passagers pour Air China et China Eastern Airlines ces six derniers mois). Cette baisse de fréquentation s’explique en partie par le tremblement de terre au Sichuan qui a désorganisé les transports pendant plusieurs semaines dans la région dévastée mais aussi dans le pays tout entier, comme cela avait été le cas lors des intempéries du début de l’année. En outre, les Jeux Olympiques, au lieu de booster le secteur l’a, au contraire, ralenti. Cet étrange paradoxe s’explique par les mesures de sécurité prises par les autorités mais aussi tous leurs contrôles tatillons afin d’éviter la venue de « perturbateurs » étrangers et qui ont découragé de nombreux touristes, sans parler de ceux qui n’ont pas pu se procurer de visas. Reste que les dirigeants des compagnies aériennes veulent se montrer confiants pour le second semestre de 2008 en tablant sur une reprise de l’activité.


Alexandre Vatimbella
© LesNouveauxMondes.org

mercredi 27 août 2008

INDE-INFORMATIQUE. Un hacker indien aurait détourné près de 3 milliards de dollars


L’escroquerie à la carte de crédit la plus importante de toute l’histoire d’internet aurait permis à un hacker indien et à ses complices d’empocher plusieurs milliards de dollars.


Ce ne serait pas moins de 8 millions d’identités qu’un hacker (pirate informatique) indien particulièrement compétent aurait réussi à voler sur internet afin de pouvoir ensuite vider les comptes de millions de personnes et empocher la somme record de 2,8 milliards de dollars pour lui et ses complices qui seraient membres de la mafia russe selon un journal écossais. Le hacker aurait été démasqué et arrêté alors qu’il avait réussi à pénétrer dans le site sécurisé de la chaîne hôtelière Best Western. Si ces informations étaient confirmées, ce serait la plus grande escroquerie sur internet jamais mise sur pied.


Alexis Levé
© 2008 LesNouveauxMondes.org

CHINE-PUBLICITE. Grâce aux Jeux Olympiques, le marché publicitaire de la Chine devient le cinquième mondial


Les Jeux Olympiques ont boosté le marché publicitaire chinois. Et pas seulement par les investissements des multinationales dans l’événement mais aussi parce que les entreprises chinoises ont largement communiqué par ce biais.


La Chine deviendra le cinquième marché mondial de la publicité à la fin de l’année grâce au milliard de dollars, selon certaines estimations, investit dans le pays par les entreprises étrangères mais aussi chinoises lors des Jeux Olympiques de Pékin. Le marché publicitaire chinois n’avait de toute façon pas besoin de ce coup de pouce pour poursuivre sa marche en avant avec des progressions de plus de 20% par an. D’ailleurs, toutes les grandes agences se sont installées dans le pays et ont une stratégie forte de développement. Reste que les Jeux Olympiques ont été un révélateur pour les investissements publicitaires réalisés par les grandes entreprises chinoises. Ainsi en a-t-il été des sponsors officiels chinois comme Haier (électroménager), Lenovo (ordinateurs) et Tsingtao (bières) qui n’ont pas hésité à débourser de fortes sommes pour se retrouver aux côtés des multinationales comme Coca Cola ou McDonald’s.


Louis-Jean de Hesselin

© 2008 LesNouveauxMondes.org

mardi 26 août 2008

CHINE-ECONOMIE. Le gouvernement réfléchirait à un plan de relance selon l’Economic Observer, un journal officiel


Alors que les autorités démentent toujours la possibilité d’un plan de relance de l’économie avant la fin de l’année, un journal gouvernemental, lui, l’évoque dans ces colonnes.


Ces dernières semaines, de nombreuses informations ont couru dans les médias et dans les allées du pouvoir chinois à propos d’un plan de relance de l’économie après les Jeux Olympiques. Ce plan aurait pour but de soutenir la croissance et l’activité des entreprises alors que l’économie mondiale est en crise – avec une possible récession aux Etats-Unis -, crise qui a des répercussions sur le tissu industriel du pays. Le gouvernement chinois a refusé de s’expliquer sur ce possible plan alors que de nombreux officiels démentaient son existence.

Mais, un journal officiel, l’Economic Observer, vient de publier dans ses colonnes un article sur ce plan de relance avec plusieurs détails qui permettent de penser qu’un tel projet a été évoqué même si son application n’a peut-être pas encore été décidée. Ainsi, selon le journal, ce plan serait d’un montant de 36,7 milliards d’euros (21,8 milliards d’euros de dépenses fiscale et 14,9 milliards d’euros de réductions de taxes). Par l’injection massive de capitaux dans l’économie, des exonérations et baisses de taxes et un infléchissement de la politique monétaire, il s’agirait de « donner une respiration à l’économie », selon les termes du journal, alors que certains observateurs estiment que la croissance de la Chine pourrait être en dessous des 10% en 2008.


Alexandre Vatimbella

© LesNouveauxMondes.org

lundi 25 août 2008

RUSSIE-ECONOMIE. Conflit Russie-Géorgie : Alors que l’Union européenne ne parle plus de sanctions, les Russes prêts à ne pas entrer dans l’OMC


Alors que les Etats-Unis et certains Européens voulaient des sanctions contre Moscou après son intervention en Géorgie, et alors que celles-ci n’étaient pratiquement plus d’actualités, c’est Moscou qui décide de remettre en cause son adhésion prochaine à l’OMC…


S’agit-il d’une provocation de la part du gouvernement russe ? En tout cas, menacée d’être exclue du G8 (les sept pays les plus riches du monde + la Russie) et de ne pas être acceptée dans l’OMC (Organisation mondiale du commerce), la Russie a déclaré qu’elle songeait à mettre un terme à plusieurs accords déjà négociés dans le cadre de sa future adhésion à cette dernière organisation. "Nous proposons de poursuivre les négociations dans le cadre du groupe de travail pour l'adhésion à l'OMC, mais d'informer les partenaires sur la nécessité de sortir de certains accords qui actuellement contredisent les intérêts de la Russie", a déclaré ainsi le premier vice-Premier ministre russe, Igor Chouvalov, lors d'une réunion gouvernementale avec l’approbation du Premier ministre, Vladimir Poutine.

Ce dernier a ensuite affirmé que la Russie remplissait toutes les obligations en vue d'adhérer à l'OMC: "en même temps, notre économie et certaines de ses branches dont l'agriculture portent une charge assez lourde. Cela fait que nous ne voyons et ne ressentons aucun avantage à être membre de l'OMC, à supposer qu'il y en ait. Il faut clarifier tout cela avec nos partenaires. Nous devons réfléchir de la façon la plus sérieuse à la défense de nos producteurs".

Cette nouvelle offensive de Moscou qui répond aux menaces américaines attisées par certains anciens satellites de l’Union Soviétique, en particulier la Pologne, doit cependant être relativisée car ni la Russie, ni l’Europe, ni les Etats-Unis n’ont intérêt à envenimer la situation. Selon de nombreux économistes, les bonnes relations entre la Russie et l’Union européenne sont indispensables pour apporter la confiance nécessaire aux potentiels investisseurs étrangers sur le marché russe. De même, l’isolement de la Russie serait préjudiciable pour les entreprises russes et leur besoin en financement mais aussi en technologies de pointe. A l’inverse, l’Europe est très dépendante du pétrole et surtout du gaz russes et ne serait pas à même de s’en passer en cas de crise avec la Russie. Même si des accords commerciaux seront sans doute remis à plus tard et si quelques tensions se feront encore jour dans les semaines qui viennent, personne n’a donc intérêt à jeter de l’huile sur le feu.


Jean-Louis Pommery
© LesNouveauxMondes.org

INDE-INFLATION. L’inflation pourrait atteindre 13% et demeurer à deux chiffres jusqu’en février 2009


L’inflation demeure une des préoccupations des Indiens et une des priorités économiques mais surtout politiques du gouvernement. Et alors que les experts estiment qu’elle pourrait atteindre les 13%, ce dernier affirme qu’il n’en sera pas ainsi.


Le dernier chiffre de l’inflation qui vient d’être publié a été salué par le gouvernement : 12,63% ! Ce n’est pas que les autorités indiennes soient devenues folles ou stupides, ni qu’elles ne s’intéressent plus à la hausse des prix, oui mais voilà, elles avaient très peur que le chiffre dépasse allègrement les 13% comme le prédisent de nombreux experts avant la fin de l’année et pour une période assez longue avant de retomber à partir des premiers mois de 2009. Une analyse que le gouvernement ne peut évidemment pas partager en cette année pré-électorale. Evidemment, la progression de l’inflation (12,44% la semaine auparavant, 12,01% la semaine encore auparavant, ce qui était déjà une hausse par rapport aux indices à 11% des semaines précédentes, le premier indice à deux chiffres datant de début juin) semble donner raison aux différentes études et déclarations des experts en la matière.

Ainsi la Conseil d’analyse économique dépendant du Premier ministre a publié récemment une étude selon laquelle l’inflation passerait la barre des 13%, avec un sommet autour des 13,5%, avant la fin de l’année pour redescendre vers des niveaux de 8 à 9% en mars 2009. De son côté, l’agence de notation et société de conseil Standard & Poor’s fait une analyse similaire en estimant que l’inflation demeurera à deux chiffres jusqu’au mois de février 2009. Pour une responsable de la banque ABN Amro en Inde, l’inflation devrait connaître un pic à 13%/14% en octobre avant de redescendre les mois suivants. Si ces prévisions se réalisent, la Reserve bank of India, la banque centrale indienne, devra certainement resserrer à nouveau sa politique de crédit déjà très stricte au risque de freiner la croissance déjà en baisse par rapport aux années précédentes. Dans ce contexte économique, peu prédisent que le Parti du congrès sera à nouveau à la tête du pays l’année prochaine…


Alexandre Vatimbella
© LesNouveauxMondes.org

dimanche 24 août 2008

CHINE-ECONOMIE. Des Jeux Olympiques réussis sportivement et médiatiquement


Au moment où la cérémonie de clôture se déroule dans le « nid d’oiseau », le stade de Pékin, les observateurs tirent un bilan sportif et médiatique positif mais se montrent plus circonspects sur les retombées économiques directes.


Les Jeux Olympiques de Pékin se sont terminés là où ils avaient commencé, au stade olympique et par une fête bien méritée pour les organisateurs. Le pari d’une organisation presque parfaite et d’une image moderne de la Chine a été gagné selon la plupart des observateurs. De même, le bilan sportif est exceptionnel puisque la Chine est arrivée largement en tête pour le nombre de médailles d’or et deuxième derrière les Etats-Unis pour le nombre total de médailles. Les Chinois tireront certainement une fierté légitime de ces données. En revanche, ils déchanteront peut-être sur l’économie puisqu’on ne prévoit que peu de retombées concrètes dans ce domaine avec même un risque de détérioration de la situation au vu des dépenses et des mesures prises durant les jeux (fermetures d’usines polluantes, restriction aux déplacements routiers, notamment). Néanmoins, de nombreux économistes estiment que le risque de panne économique après les jeux est un fantasme sans aucune réalité. Le coût des jeux ne représente selon eux qu’une goutte d’eau dans le PIB chinois et, de plus, est étalé sur six ans. En outre, la grosse part des dépenses l’ont été dans le domaine des infrastructures non-sportives ce qui donne un coup de pouce qui était de toute façon nécessaire à leur modernisation, notamment au niveau des routes et des transports en commun. Par ailleurs, les centaines d’usines fermées ne représenteraient qu’un à deux pour cent du tissu industriel et leur fermeture serait un bienfait et pas seulement pour l’environnement.


Alexandre Vatimbella & Alexis Levé

© 2008 LesNouveauxMondes.org

samedi 23 août 2008

INDE-ENERGIE. L’accord nucléaire Inde-Etats-Unis pas encore approuvé par les pays fournisseurs


Le groupe des pays fournisseurs de combustibles et de technologies nucléaires n’ont pu adopter une position commune sur l’accord signé entre l’Inde et les Etats-Unis. Une nouvelle réunion aura lieu début septembre.


Pour que le fameux accord nucléaire entre les Etats-Unis et l’Inde, et permettant à cette dernière de pouvoir se fournir en combustibles et en technologies nucléaires pour ses centrales civiles, devienne effectif, il ne fallait pas seulement l’autorisation de l’AIEA (Agence à l’énergie atomique des Nations Unies) et la ratification du Parlement indien mais également l’autorisation des pays qui fournissent les combustibles pour faire fonctionner les turbines et ceux qui maîtrisent les différentes technologies permettant de construire des centrales. Or ces derniers, regroupés dans le NSG n’ont pu trouver une position commune. La France, la Russie et les Etats-Unis, partisans de cet accord, ont essayé sans y parvenir de convaincre des pays beaucoup plus réticents comme l’Autriche, la Suisse, la Nouvelle Zélande ou encore les Pays Bas de faire confiance à l’Inde. Ceux-ci ne sont pas figés dans leur position mais souhaitent que l’Inde soit plus transparente pour qu’elle ne puisse pas utiliser les combustibles et les technologies, dont elle a absolument besoin pour produire une électricité qui lui fait cruellement défaut pour son développement économique, à des fins militaires. Le NSG se réunira donc début septembre pour trouver une position commune. Celle-ci est urgente car la ratification de l’accord par le Congrès américain doit être obtenue avant les élections présidentielles du 4 novembre, faute de quoi elle serait repoussée de plusieurs mois avec un environnement politique nettement moins favorable.


Jean-Louis Gripari
© 2008 LesNouveauxMondes.org

vendredi 22 août 2008

CHINE-INFLATION. Le recul de l’inflation n’est peut-être que passager


Les trois derniers mois ont vu l’inflation ralentir en Chine. Du coup, les autorités du pays semblent plus préoccupées d’une relance de l’économie à la fin des Jeux Olympiques… au risque de relancer l’inflation !


Les analystes avaient prévu que la forte inflation constatée depuis de la début de l’année en Chine, avec un pic à +8,7% en février, allait connaître une décélération. C’est ce qui s’est produit selon les chiffres officiels puisque qu’une baisse a été constatée sur les trois derniers mois avec un indice qui a progressé de 6,3% sur les douze derniers mois en juillet notamment par une plus grande sagesse des prix alimentaires après 7,1% en juin. Pour plusieurs observateurs, cette baisse devrait se poursuivre dans les semaines et les mois qui viennent, permettant à la Chine d’être en dessous des 7,9% d’inflation constatée au premier semestre de l’année mais loin des 4,8%, objectif déclaré de Pékin pour 2008. Néanmoins, d’autres observateurs font remarquer que la forte poussée de l’indice des prix de la production industrielle en juillet (+10%) n’augure aucune détente sur les prix à la consommation. Selon eux, si ces derniers n’ont pas connu de hausses spectaculaires, c’est en grande partie à cause des Jeux Olympiques et de la volonté de ne pas inquiéter la population chinoise mais aussi les pays étrangers. Passé l’événement sportif et médiatique, on devrait assister à de nombreuses hausses sans exclure une nouvelle envolée des prix du pétrole que le gouvernement répercuterait de nouveau à la consommation. C’est pourquoi, certains économistes se montrent sceptiques sur un plan de relance que concocterait la Chine et dont certaines indiscrétions ont filtré ces derniers jours. Pour eux, ce plan sans doute nécessaire pour relancer une croissance qui donne des signes d’essoufflement aurait comme conséquences négatives de relancer l’inflation…


Alexandre Vatimbella

© 2008 LesNouveauxMondes.org

INDE-PHARMACIE. 49 bébés sont morts lors de tests pour l’industrie pharmaceutique mondiale


Au cours des trois dernières années, 49 bébés indiens seraient décédés suite à des tests effectués pour des laboratoires pharmaceutiques par l’Institut des sciences médicales de New Delhi. Un chiffre que ce dernier conteste.


L’Inde est une destination privilégiée par les laboratoires pharmaceutiques mondiaux afin de conduire des tests sur leurs nouvelles molécules parce que les « volontaires » y sont nombreux et beaucoup moins cher – 20 à 60% d’économie - que dans d’autres pays mais aussi parce que les critères de sécurité des testés sont moins rigoureux. Dès lors, le fait que quarante-neuf bébés soient morts ces trois dernières années lors de tests pour de nouveaux médicaments n’étonne guère certains observateurs. Ces petits cobayes auraient été victimes de médicaments en cours de test à l’Institut des sciences sociales de New Delhi qui a effectué 42 tests sur 4.122 bébés dont près de trois mille de moins d’un an au cours de ce laps de temps. Cet organisme, tout en reconnaissant un certain nombre de décès s’est défendu de n’avoir pas appliqué les règles de sécurité normales, prétendant que la plupart des décès provenaient de bébés déjà atteints de maux incurables et sur lesquels avaient été testée de nouvelles molécules afin de tenter de les sauver d’une mort certaine. Toujours est-il que des voix se sont élevées dans la classe politique pour demander un moratoire sur ces tests cliniques voire un changement de réglementation. Car l’Inde possède une législation très accueillante pour les laboratoires pharmaceutiques du monde entier, adoptée l’année dernière, afin de leur permettre de réaliser leurs tests d’efficacité et d’innocuité. Selon certaines estimations, ce commerce rapporterait environ 200 millions de dollars par an au pays et pourrait quintupler dans les deux ans à venir pour représenter un milliard de dollars en 2010.


Louis-Jean de Hesselin
© 2008 LesNouveauxMondes.org

jeudi 21 août 2008

CHINE-MARKETING. La finale du 110 mètres haies sans Liu Xiang pourrait coûter cher aux sponsors de l’athlète chinois


C’est aujourd’hui qu’a lieu la finale du 110 mètre haies aux Jeux Olympiques de Pékin, une finale sans la star nationale Liu Xiang au grand dam des sponsors de la star de l’athlétisme chinois qui risquent de perdre gros tout comme leur icône.


Liu Xiang est un héros national après avoir été le premier sportif chinois à gagner une médaille d’or en athlétisme aux Jeux Olympiques, à Athènes en 2004. Du coup, de très nombreuses marques chinoises et internationales, de Coca Cola à Lenovo en passant par Visa, Cadillac ou HSBC en ont fait une de leurs icônes publicitaires, espérant en retirer une image et des parts de marché en Chine. De son côté, Liu Xiang a engrangé de très nombreux contrats publicitaires qui en font le deuxième sportif chinois le mieux payé derrière le basketteur Yao Ming avec des revenus annuels estimé aux alentours de 24 millions de dollars. Sa blessure et son abandon le premier jour de la compétition du 110 mètres haies est un coup rude pour toutes ces marques et les experts en marketing estiment qu’elles vont devoir réagir et revoir leur partenariat avec Liu dans les semaines et les mois qui viennent même si, depuis l’événement qui a déçu tout le peuple chinois, la stratégie a été de diffuser sans relâche des messages de compassion sur son sort à l’image de Nike qui a publié une page entière dans un des principaux quotidiens chinois ou de Coca Cola et de Visa qui, tous deux, ont indiqué que l’athlète demeurer leur ami.


Alexandre Vatimbella & Alexis Levé

© 2008 LesNouveauxMondes.org

mercredi 20 août 2008

CHINE-ECONOMIE. Les Jeux Olympiques n’auraient pas les retombées escomptées


Le gouvernement chinois espérait que les Jeux Olympiques de Pékin auraient un impact positif sur la croissance du pays par leurs retombées économiques et leur dynamique psychologique auprès de la population. Mais il se pourrait bien que ce soit le contraire.


Ayant dépensé entre 30 et 40 milliards de dollars selon les estimations, les autorités chinoises escomptaient bien retirer des Jeux Olympiques de Pékin des retombées positives pour l’économie du pays et leur pouvoir politique. Mais les choses sont loin de se passer aussi bien que prévues. Même si la cérémonie d’ouverture a été unanimement applaudie en Chine et dans le monde entier, même si les athlètes chinois remportent des médailles d’or à la pelle et se placent en deuxième position derrière les Américains en nombre de médailles, l’atmosphère est plutôt à une certaine désillusion. Ainsi, une étude de la China Construction Bank parle d’une amputation de 4 points de la croissance et d’une baisse de 10 % des investissements dans les deux ans qui viennent à cause des Jeux Olympiques.

Et les faits semblent lui donner raison. Le nombre de touristes étrangers attendus dans les hôtels de Pékin est nettement inférieur aux prévisions. Le ralentissement de la production industrielle dans la région de la capitale chinoise pour éviter une trop grande pollution pèsera de manière importante dans la production nationale de cette année (plus de 200 entreprises ont été fermées ou déplacées). Les coûts directs et indirects de l’événement pèseront plus lourds que prévus dans la croissance. Tour cela fait que le gouvernement devrait proposer de nouvelles mesures économiques. Hu Jintao, le Président de la république, avait déjà, lors de la conférence de presse précédant l’ouverture des olympiades, expliqué que des mesures économiques seraient prises au début de l’automne pour consolider la croissance du pays. Mais devant les aléas de la Bourse de Shanghai qui, un jour perd plusieurs points avant d’en regagner autant le lendemain, devant les crises économiques des pays occidentaux, devant l’inflation toujours élevée, devant une baisse de la production industrielle et une demande intérieure plus poussive que prévue, les experts estiment qu’il ne sera pas aisé de mettre en place des mesures efficaces pour garder une croissance au-dessus de 9%, chiffre incontournable pour permettre le développement du pays mais aussi assurer du travail à la nombreuse nouvelle main d’œuvre qui arrive chaque année sur le marché du travail.


Alexandre Vatimbella

© 2008 LesNouveauxMondes.org

INDE-ECONOMIE. Grève générale contre l’inflation


Alors que les experts estiment que l’inflation va demeurer forte encore pendant plusieurs mois, les Indiens sont de plus en plus mécontents de leur gouvernement à quelques mois des élections législatives. La grève générale d’aujourd’hui devrait être un test sur la popularité du Premier ministre Manmohan Singh et du Parti du Congrès.


Dans quelques mois, au maximum, des élections législatives auront lieu en Inde. Et plus l’échéance se rapproche, plus les observateurs estiment que le Parti du Congrès aura du mal à garder le pouvoir. Même avec un bilan qui semble globalement positif et avec une croissance supérieure à 8%, la popularité du gouvernement est mise à mal principalement par une inflation galopante qui se situe au dessus des 12% actuellement mais aussi par des critiques sur l’absence de bienfait de la croissance pour les couches les plus défavorisées. Certains responsables du Parti du Congrès sont d’ailleurs persuadés que le parti devra laisser les rênes du pays au parti nationaliste BJP.

La grève d’aujourd’hui à l’appel des syndicats marxistes et du Parti communiste (ancien allié dans la coalition parlementaire du Parti du Congrès jusqu’il y a un mois) devrait en tout cas montrer la tendance du pays dans les prochaines semaines. Ainsi, des millions d'employés notamment dans les transports (trains, avions, transports routier et en commun) et les banques sont en grève sous le mot d’ordre de lutter contre la politique antisociale du gouvernement. Selon les premières estimations, la grève est particulièrement bien suivie dans l'Etat du Bengale occidental dirigé par le Parti communiste.


Louis-Jean de Hesselin
© 2008 LesNouveauxMondes.org

mardi 19 août 2008

INDE-AUTOMOBILE. Malgré un marché en baisse, les constructeurs parient toujours sur l’Inde


L’Inde devrait devenir l’usine du monde pour les petits modèles des constructeurs automobiles mondiaux malgré une baisse de son marché intérieure ces derniers mois. Les annonces de Nissan et de Hyundai vont dans ce sens.


Pratiquement tous les constructeurs automobiles de la planète, de Renault à Ford en passant par Toyota ou General Motors, de Fiat à Volkswagen en passant par Tata ou Honda veulent produire des voitures à bas coût et à bas prix en Inde. Cet engouement pour l’Inde est double : d’abord son marché qui est fortement sous-équipé et ensuite une main d’œuvre bon marché qui offrent des perspectives particulièrement favorables pour produire ces petits véhicules d’environ 2.000/2.500 euros dans les prochaines années. Même si l’on doute de plus en plus que Tata puisse produire un véhicule à 1.700 euros (des ajustements de prix à la hausse ont été révélés dernièrement par le constructeur indien qui tablerait plutôt pour un modèle à 2.000 euros dorénavant), la course à la voiture la moins chère possible a été lancée et devrait être de plus en plus forte avec le prix du pétrole qui a augmenté et qui augmentera encore dans les mois et les années à venir. Et tant pis si ces modèles ne seront pas très écologiques, l’essentiel est, pour les constructeurs, d’offrir aux populations des pays émergents mais, surtout, des pays en développement la capacité de se payer une voiture. L’annonce que vient de faire Nissan de produire son prochain modèle à bas coût en Inde va dans ce sens. Une partie de la production sera écoulée sur le marché indien et le reste sera exporté. Le Coréen Hyundai, qui avait annoncé son plan voici quelques semaines, vient de préciser ses ambitions en produisant son petit modèle à la fois en Inde et en Chine : devenir, à terme, le troisième constructeur mondial.


Alexandre Vatimbella
© 2008 LesNouveauxMondes.org