RUSSIE-INTENRANTIONAL. Le Sénat appelle à renforcer les relations franco-russes
Un rapport du Sénat jette la lumière sur les évolutions politiques et économiques en cours au pays de Dmitri Medvedev et Vladimir Poutine. Pour les sénateurs la présidence française de l'Union européenne doit servir à renforcer les liens entre la Russie et l'Europe.
C'est le grand retour de la Russie sur la scène internationale et il ne faut pas rater le coche. C'est, en substance, le message délivré par le Sénat dans son rapport "Où va la Russie ?". Au moment où l'Union européenne et
Surtout, le rapport souligne les grands progrès accomplis en matière économique, grâce en particulier à l'arme énergétique. Tous les indicateurs macro-économiques de
L'économie russe apparaît toutefois hypertrophique avec des secteurs pétrolier et gazier représentent à eux seuls 12% du PIB, près de 40% des recettes fiscales et environ la moitié des exportations. Pour les experts de
Ces indicateurs pourraient faire pâlir d'envie n'importe lequel des pays occidentaux. Seulement la Russie a un talon d'Achille : sa démographie. Le pays a perdu près de cinq millions d’habitants depuis l'effondrement de l'URSS, avec une population de 142,5 millions d’habitants aujourd’hui. "Entre 1992 et 2007, on estime que la population de la Russie a diminué de 400.000 personnes par an", indiquent les rapporteurs. Toutefois la situation amorce un léger redressement : après une dégradation de l’espérance de vie depuis 1960, en 2006, "pour la première fois l’espérance de vie des hommes a de nouveau cru (60,4)", soit un an et demi de plus qu’en 2001. La natalité a atteint, en 2007, son plus haut niveau depuis vingt-cinq ans, passant de 8,3 °/°° à 11,3°/°°. Mais le taux de fécondité n’est que de 1,2 enfant par femme, bien loin des 2,1 nécessaires au renouvellement des générations. Si rien n’est fait pour enrayer le phénomène, la population russe pourrait être de 101,5 millions d'habitants en 2050, selon les prévisions des Nations unies.
La mission sénatoriale a pu constater que "les régions sous peuplées de Sibérie suscitent une grande méfiance de la part de la Russie" vis-à-vis de la Chine : "Au cours de sa visite, la délégation a eu le net sentiment que cette question était dans tous les esprits des responsables russes, même si elle reste encore taboue pour nombre d'entre eux."
Enrayer ce déclin démographique et améliorer les conditions de vie : c'est devenu "la priorité du gouvernement Poutine" pour les années à venir, constate le rapport.
Dans ce contexte, les relations franco-russes ont pris du retard.
Les sénateurs se félicitent de la participation de Total à la première phase du projet de Chotkman, un gisement gazier situé en mer de Barents, à 600 km des côtes, dans des eaux gelées une bonne partie de l'année, ce qui en fait l'un des plus grands défis technologiques à l'heure actuelle. L'accord entre la société française et Gazprom a été signé, le 13 juillet 2007. Selon le rapport, il pourrait s'agir de l'un des plus importants gisements de la planète : "les réserves qu'il contient suffiraient, à elles seules, à couvrir les besoins en gaz de l'Union européenne pour les vingt-cinq prochaines années." Total sera le principal opérateur occidental, avec une prise de participation de 25% dans le capital de la nouvelle société, la part de Gazprom, actuellement de 75%, ne pouvant descendre en dessous de 51%. Le gaz de Chotkman, dont l'exploitation est annoncée pour 2013 serait la principale ressource d'exportation vers l'Europe via le Gazoduc nord-européen (North Stream).
Mais la participation de Total à cet énorme projet est sans doute l'arbre qui cache la forêt car les PME françaises sont "encore très peu actives en Russie", notamment par rapport à leurs concurrentes italiennes ou allemandes.
Avec 750.000 Russes qui apprennent le français (soit la troisième langue derrière l'anglais avec 11 millions et l'allemand 3 millions), la France a pourtant des atouts. Mais inversement les élèves français ne sont que 15?000 élèves, soit 5,5 %, à apprendre le russe. 2300 étudiants russes font leurs études en France sur un total de 216 000 étudiants étrangers. "Il paraît dès lors indispensable de prendre des initiatives afin de renforcer la coopération scolaire et universitaire entre
Michel Tendil
© 2008 LesNouveauxMondes.org
Voir le rapport "Où va la Russie ?"
http://www.senat.fr/noticerap/2007/r07-416-notice.html