INDE-ENERGIE. L’Inde accepte la surveillance de ses activités nucléaires mais sous conditions
Au cas où le fameux accord entre les Etats-Unis et l’Inde serait bien mis en œuvre, les autorités indiennes ont déjà posé leurs conditions à la surveillance par l’AIEA des activités nucléaires du pays.
Si l’Inde a absolument besoin de ratifier l’accord sur ses activités nucléaires pour développer ses infrastructures électriques indispensables à son développement économique, le gouvernement indien n’en souhaite pas pour autant brader son indépendance nationale en la matière selon un document confidentiel publié par l’Associated Press. Ainsi, dans un document envoyé aux trente-cinq Etats membres du Conseil des gouverneurs de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique), instance qui sera chargée de surveiller les activités nucléaires civiles de l’Inde, les autorités de New Delhi posent leurs conditions au travail de l’agence. C’est notamment le cas d’une des clauses qui inquiètent les observateurs, « car elle semble susceptible de remettre en question l'efficacité de tout travail de contrôle de l'AIEA visant à s'assurer que les activités nucléaires civiles de l'Inde ne sont pas utilisées à des fins militaires », indique l’Associated Press. Le texte cité par l’agence de presse indique en effet que l’Inde se réserve le droit de «prendre des mesures correctives pour garantir un fonctionnement continu de ses réacteurs nucléaires civils dans l'éventualité d'une interruption des livraisons de carburant étranger». Ce qui, en clair, permettrait à l’Inde de décider unilatéralement de mettre fin aux inspections des agents de l’AIEA au cas où elle l’estimerait nécessaire.
Rappelons que l’accord que l’Inde, via les Etats-Unis, doit conclure avec l’AIEA, et qui serait examiné au début du mois d’août par l’organisme international, a pour objectif de mettre sur pied les sauvegardes nécessaires afin de permettre à l'Inde de se fournir auprès des 45 pays qui disposent de technologies nucléaires sans sortir du cadre de la non-prolifération, afin de se doter de suffisamment d'uranium pour développer son secteur nucléaire civil.
Alexandre Vatimbella & Alexis Levé
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