INDE-COMMERCE. OMC : l’Inde, principale responsable de l’échec des négociations
L’échec des négociations sur l’ouverture des marchés industriels et agricoles est venu principalement d’une opposition entre les Etats-Unis et l’Inde. Cette dernière s’est montrée intransigeante au grand dam de ses anciens alliés du tiers-monde.
L’Inde, leader des pays non-alignés et des pays du tiers-monde… Cette image iconique des années soixante n’avaient, depuis longtemps, pratiquement plus aucune réalité dans ce XXI° siècle. Mais les négociations dans le cadre de l’OMC (Organisation mondiale du Commerce) l’ont bel et bien enterré définitivement et montré que, désormais, le pays était avant tout intéressé par… ses propres intérêts. Ainsi, l’Inde voulait, dans le cadre de l’ouverture des marchés agricoles, que le seuil de la « clause spéciale de sauvegarde » (ou SSM, qui peut être déclenchée par un pays lorsqu’il s’aperçoit qu’un problème très grave pour son agriculture survient et qui lui permet de fermer son marché intérieure) soit abaissé à un niveau que les Etats riches dont les Etats-Unis, mais pas seulement eux, ne pouvaient accepter car cela revenait à pouvoir brandir cette clause à n’importe quelle occasion en faisant du protectionnisme déguisé.
Evidemment, l’Inde, dont on oublie souvent que près de 80% de la population est rurale (malgré des statistiques officielles tronquées en la matière) et dont l’agriculture se débat dans des problèmes importants avec une productivité très basse, voulait montrer qu’elle voulait protéger sa population et ses agriculteurs à moins d’un an des élections législatives. C’est d’ailleurs ce que se sont empressés de déclarer les responsables gouvernementaux du pays, le Ministre du Commerce, Kamal Nath, indiquant même que l’alternative avait été de choisir entre favoriser les intérêts commerciaux ou protéger les agriculteurs indiens. Le soutien de que la Chine a apporté à cette demande indienne semble plus étonnante d’autant que les autorités chinoises n’avaient jamais évoqué l’abaissement du seuil de la clause comme une revendication. Par ailleurs, cette mesure protectionniste n’aurait pas manqué de faire monter les prix des denrées alimentaires comme l’a indiqué la représentante des Etats-Unis à l’OMC au moment où l’on ne cesse de parler de crise alimentaire.
Aujourd’hui, les pays les plus pénalisés par l’échec des négociations de l’OMC sont les pays africains mais aussi des pays gros exportateurs de denrées agricoles comme le Brésil, lui aussi membre du Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine) au même titre que la Chine et l’Inde.
Alexandre Vatimbella
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