EMERGENTS-COMMERCE. Echec des négociations de l’OMC du à un différend entre les Etats-Unis et les pays émergents emmenés par la Chine et l’Inde
Le désaccord entre les Etats-Unis et les pays émergents a été la pierre d’achoppement qui a fait échouer les négociations de l’OMC. Il faudra maintenant attendre les résultats de l’élection présidentielle américaine avant qu’il puisse y avoir un déblocage.
Les ultimes négociations ont échoué. Il n’y aura pas d’accord commercial dans le cadre du cycle de Doha de l’OMC (Organisation mondiale du commerce) entre les 153 pays membres de l’organisation internationale. L’ultime réunion des sept principaux négociateurs (Etats-Unis, Europe, Brésil, Inde, Japon, Australie), n'a donc pas permis un déblocage de la situation. Le directeur général de l'OMC Pascal Lamy a ainsi informé les délégations qu'un accord n'était pas envisageable. La raison en est le profond désaccord entre les Etats-Unis et les pays riches, d’une part, et les pays émergents, principalement l’Inde et la Chine, d’autre part, sur l’ouverture des marchés agricoles de ces derniers. Ainsi, l’Inde et la Chine demandaient une « clause spéciale de sauvegarde » (avec la fixation d'un seuil à partir duquel les pays importateurs seraient autorisés à augmenter les taxes sur les marchandises pour faire face à une soudaine hausse des importations ou baisse des prix) afin de pouvoir se prémunir contre un afflux de produits agricoles à bas prix qui pourraient nuire à leurs agriculteurs alors qu’ils voulaient, en revanche, une ouverture totale des marchés agricoles des pays riches, transaction que ne pouvaient accepter les Etats-Unis mais aussi des pays européens comme la France. D’autant que les pays riches voyaient dans cette clause de sauvegarde, un protectionnisme déguisé, notamment de la part de la Chine et de l’Inde qui, elles, invoquaient la crise alimentaire pour demander sa mise en œuvre.
C’est le ministre du Commerce de la Nouvelle-Zélande, Phil Goff, qui a, le premier, annoncé l'échec des pourparlers en déclarant qu'il était peu probable que les négociateurs se réunissent à nouveau avant le milieu 2009, après la prochaine élection présidentielle américaine. Quant au porte-parole de la Commission européenne, Peter Power, il a parlé d’un "coup dur pour la confiance en l'économie mondiale".
Alexandre Vatimbella & Alexis Levé
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