INDE-DEVELOPPEMENT. La croissance indienne ne crée pas un vrai développement
Lors d’un colloque organisé par le Ceri de Science Po Paris, le vice-président de l’université de New Delhi a affirmé que la croissance indienne ne produisait que peu de développement et de bien être pour les pauvres.
La croissance de l’Inde n’a que peu de répercussions sur le développement du pays et, en particulier, sur l’amélioration du sort des plus pauvres. Tel est le message qu’a délivré le professeur d’économie et vice-président de l’université de New Delhi, Deepak Nayyar lors d’un colloque organisé à Paris par le Ceri (Centre d’études et de recherches internationales) de Sciences Po et intitulé « Economie de l’Inde : croissance sans développement ? ».
Pour Deepak Nayyar, économiste réputé et respecté, « Cette histoire merveilleuse de la croissance de l’Inde n’est pourtant pas un conte de fées car cette croissance n’a que peu bénéficié à l’amélioration du quotidien de la population et au développement du pays ». Et d’expliquer qu’il faut faire « une distinction entre le taux de croissance et l’efficacité de la croissance car cette dernière doit bénéficier avant tout au développement. Mais l’Inde a été incapable de transformer la croissance en développement depuis 1950 ». Evidemment, note-t-il, il y a eu des avancées avec une baisse du taux de mortalité infantile, une augmentation de l’espérance de vie, une augmentation de la production d’électricité, entre autres. Néanmoins, dans le même temps, « de 1950 à 1970 les pauvres sont passés de 45% à 55% de la population malgré la croissance ». Et même si « une réduction de la pauvreté a eu lieu dans les années 1990 après la libéralisation de l’économie, un quart ou un tiers de la population, selon les estimations des économistes, vit toujours dans une pauvreté absolue ». De cette situation, Deepak Nayyak en conclut « qu’en 2000, l’Inde n’a pas réussi à donner à toute sa population le minimum vital. Aujourd’hui, en nombre, vu la poussée démographique du pays, il y a plus de pauvres en Inde que lors de son accession à l’indépendance en 1947 ! »
Une des raisons de cet échec est, selon lui, que « la croissance indienne de ces vingt-cinq dernières années n’a pas créé assez d’emplois. C’est peut-être la raison principale qui fait que la croissance ne s’est pas transformée en développement. »
Alexandre Vatimbella