INDE-CROISSANCE. La croissance de l’Inde ne serait pas aussi élevée
Lors d’une conférence à Paris, l’économiste indien Amitabh Kundu a expliqué que les taux de croissance de l’Inde devaient être utilisés avec prudence.
« Le taux de croissance de 9% de l’économie est-il réel et soutenable alors que 65% de la population, au moins, travaille dans l’agriculture ? » s’est demandé l’économiste Amitabh Kundu lors d’une conférence donnée au Ceri (Centre d’études et de recherche internationales) de Sciences Po Paris. D’autant que la population rurale est sous-estimée par les statistiques officielles qui ne prennent pas en compte la population de petites villes. Si cette dernière n’était pas comptabilisée à tort dans la population urbaine, c’est plus de 70% de la population de l’Inde qui serait alors rurale, 75% même selon les estimations du professeur Venkatesh Athreya de l’université Bharathidasan du Tamil Nadu. Difficile donc, selon le professeur d’économie à l’université Nehru de New Delhi pour l’économie de l’Inde d’atteindre des taux de croissance aussi importants et, surtout, de pouvoir les soutenir plusieurs années de suite. Dans ce petit arrangement des statistiques, Amitabh Kundu y voit, avant tout, une séparation nette entre deux entités que son collègue, Deepak Nayyar, appelle «l’Inde globale » et « l’Inde locale ». Une séparation qui produit, en outre, une inégalité croissance entre l’Etat central et les Etats de la fédération puisque ces derniers s’occupent de tout le volet social ce qui a comme conséquence des déficits vertigineux des finances des Etats les plus pauvres.
Alexandre Vatimbella
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