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mercredi 17 avril 2024

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. C’est si fatigant d’être libre?


Être libre c’est un droit naturel mais ce n’est pas une condition naturelle.

Ainsi, nous pouvons tous, avec raison, réclamer notre liberté mais celle-ci ne nous est pas donnée automatiquement.

Pour preuve, les régimes autocratiques et totalitaires qui peuplent la planète depuis toujours, depuis que les humains se sont constitués en sociétés structurées.

Auparavant, cette liberté n’était pas non plus donnée et la loi du plus fort était la règle.

Dès lors, pour être libre, nous devons nous organiser, c’est-à-dire créer les modalités pour que la liberté soit la règle des communautés dans lesquelles nous vivons.

Et l’on comprend bien que la loi du plus fort est une constante menace face à la loi de l’égalité entre tous qui est la base de la liberté pour tous.

Imposer sa force est, de plus beaucoup plus facile, que d’imposer le respect de la dignité de tous sur un pied d’égalité.

Or donc un régime autoritaire ou totalitaire est plus «solide» qu’un régime démocratique qui est «fragile» parce qu’il interdit aux individus d’exprimer sa liberté et, surtout, de la mettre en pratique, donc de devoir gérer une société de la diversité et de la différence.

Car, pour que la liberté existe, il faut qu’elle soit, non seulement, défendue mais, en plus, par une majorité des membres d’une communauté.

Mais être libre nécessite de se battre contre tous les ennemis de la liberté ainsi que contre tous nos comportements qui fragilisent cette condition.

Or, que voit-on dans les démocraties républicaines de ce troisième millénaire?

Un renoncement à défendre la liberté parce que cela impose des devoirs alors que la plupart d’entre nous ne parlent que de droits et refusent la responsabilité qui va nécessairement avec la condition d’être libre.

Beaucoup, d’ailleurs, estiment qu’être libre est plus fatiguant que de vivre dans un régime autoritaire ou totalitaire qui nous décharge de cette responsabilité.

La plupart d’entre eux regrette cette posture mais une fois que la démocratie a disparu.

Parce que, s’ils ne risquent plus d’être «fatigués» par leur devoir démocratique, c’est dans des prisons, des camps ou dans une tombe qu’ils risquent de se retrouver plus que fatigués.

Reste qu’il semble que de plus en plus de gens sont prêts à échanger leur liberté contre un soi-disant monde «simple» où l’on pense et on agit pour eux si on leur laisse du pain et des jeux.

Oui, la fatigue démocratique est un des principaux dangers qui guettent notre monde libre.

Et qu’effarées regardent ceux qui vivent sous le joug des autocrates et des dictateurs.

En tout cas, nombre d’entre eux…

Alexandre Vatimbella

 

mardi 16 avril 2024

Le Focus. La guerre du Moyen-Orient a-t-elle commencé le 7 octobre 2023?


S'il y a une guerre au Moyen-Orient, elle aura commencé le 7 octobre 2023.

Tout comme la guerre en Ukraine a commencé le 20 février 2014 puis s'est généralisée le 22 février 2022.

Il n’est pas inutile de rappeler ces dates tellement nous sommes inondés par des propagandes qui tentent de nous faire accroire que l’on peut impunément découpler les événements.

Dans le cas de la crise au Moyen-Orient, tout a commencé un 7 octobre 2023 où des assassins de la pire espèce, membres du groupe terroriste du Hamas mais aussi du Djihad islamique, s’en sont pris à des hommes, des femmes et des enfants uniquement parce qu’ils habitaient en Israël et que la grande majorité d’entre eux étaient juifs.

Et cette opération n’a été possible qu’avec l’aide du régime criminel en place en Iran et à ses sbires du Hezbollah au Liban.

Un terrible bilan de plus de 1200 morts dont plus de 40 Français.

Depuis le 18e siècle, c’est d’ailleurs le troisième acte terroriste le plus meurtrier pour des civils français après le 13 novembre 2015 à Paris (131 morts) et le 14 juillet 2016 à Nice (86 morts).

Des faits qu’il n’est pas inutile de rappeler non plus.

Tout comme la tragédie de la population civile de Gaza.

Et ici, la réalité est que sans l’attaque terroriste du Hamas, pas de milliers de morts à Gaza.

D’autant qu’il aurait été simple de les éviter: que les terroristes du Hamas libèrent les otages qu’ils avaient enlevés le 7 octobre et qu’ils se rendent…

Au-delà de cette politique fiction, tout l’enchaînement de la violence vient d’une décision du Hamas soutenu par l’Iran.

Evidemment, cela ne rend pas moins terrible la tragédie de Gaza mais seulement rappelle où sont les responsabilités même si celle du gouvernement de Netanyahou dans la gestion humanitaire de l’offensive est plus que critiquable.

Vouloir, dans le même temps, pour Israël, punir l’Iran était justifié et le raid sur un immeuble où se trouvaient des dirigeants criminels de ce régime en Syrie en a fait partie.

Que l’Iran n’est pas accepté cette opération militaire se conçoit mais ne donne aucune légitimité à ses représailles avec l’envoi de centaines de drones, de missiles et de roquettes sur Israël hier soir.

Une décision qui pourrait plonger toute la région dans la guerre sachant que l’Iran a quelques amis mais aussi beaucoup d’ennemis qui, sans faire alliance formelle avec Israël, seraient à ses côtés afin d’éviter que le régime des mollahs ne deviennent la principale force au Moyen-Orient (ce qu’il n’a sans doute pas les capacités financières er militaires).

Une guerre dont l’origine serait l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre 2023.

 

lundi 15 avril 2024

L'Editorial d'Alexandre Vatimbella. La mort de l’information ou le retour à l’opinion


Certains constatent que nous sommes dans ce qu’ils appellent une dérive du journalisme.

Mais, en réalité, ne sommes-nous pas en train de (re)passer d’un journalisme d’information à un journalisme d’opinion?

La presse du 19e siècle ne retransmettait pas de l’information mais donnait son opinion.

Elle fit sa révolution quand elle décida de privilégier les faits aux commentaires.

Mais cette période s’est sans doute achevée autour du passage aux années 2000 où elle est revenue essentiellement à l’opinion.

Et elle a ajouté une des créations du 20e siècle, le marketing pour vendre littéralement ce que l’on peut appeler désormais la plupart du temps du divertissement informatif (et même plus du divertissement informatif) lorsque la finalité est avant tout commerciale et de la propagande lorsque la finalité est  d’abord idéologique.

Dans ce cadre, la vision subjective du journaliste ou du média et/ou de son ou ses propriétaires est sa base de fonctionnement.

Empêcher un journaliste de glisser dans sa transmission des faits sa propre vision et sa propre expérience de la vie est évidemment impossible, nous avons tous celle-ci et celle-là qui transparait dans ce que nous pensons, disons et faisons.

L’objectivité complète est un objectif pas une possibilité atteignable tout au moins systématiquement.

Néanmoins aujourd’hui, non seulement, cette vision (re)devient prédominante mais elle est assumée – ce qui ne veut pas dire qu’elle est déclarée officiellement – par les médias.

On pourrait dire que ce n’est pas un crime d’appâter le chaland qui, face à des offres multiples, doit être «guidé» pour choisir la vôtre.

Pour autant, ce qui est déjà souvent du mensonge et de l’intoxication pour des biens et des services, réprimés par la loi quand ils sont avérés, devient une déviation du devoir journalistique: informer correctement le citoyen sur les faits pour qu’il se fasse une opinion par lui-même afin qu’il puisse agir en toute responsabilité et en tout connaissance de cause au mieux de ses intérêt et de ceux de la communauté dans laquelle il vit, lui et ses proches.

Non pas que le commentaire doit être exclu des médias.

Les prises de position permettent d’éclairer le citoyen – comme celles des politiques – et de lui ouvrir l’esprit en le confrontant à plusieurs explications de ce réel.

Mais ces commentaires ne doivent jamais faire partie de la transmission des faits, ils viennent après avec cette évidence qu’ils doivent être balisés pour que le citoyen sache qu’il n’est plus dans les faits mais dans leurs interprétations.

Or, en ce début de troisième millénaire, les faits ne sont qu’une matière première qui est malaxée avant même d’être restituée pour coller à des buts qui n’ont pas pour but d’informer mais de créer un produit dont la finalité est d’en faire un divertissement informatif ou un endoctrinement partisan.

Pourrait-on inverser cette tendance qui est portée par l’émergence des nouveaux moyens de communication comme internet et ses réseaux sociaux auxquels les populations ne sont pas du tout formées pour décrypter leurs discours et qui va devenir de plus en plus facile avec l’intelligence artificielle qui va permettre à n’importe qui de tromper n’importe qui, ce qui a déjà commencé?

En tout cas, il est possible de lui confronter un vrai service public de l’information citoyenne qui aurait un cahier des charges très précis, des journalistes spécialement formés et qui dépendrait d’une autorité complètement indépendante et dont la mission serait de relater les faits et les expliquer, non de les utiliser à des fins commerciales ou idéologiques.

Quand on dit un «vrai service public de l’information», c’est parce que, s’il existe des structures publiques chargées de transmettre de l’information dans la plupart des pays de la planète, aucune n’a jamais fonctionné comme cet outil indispensable – au même titre que l’école qui forme – pour que le projet démocratique fonctionne.

Tant que ce ne sera pas le cas, nous resterons abreuvés de divertissement informatif et de propagande idéologique.

Et nous devrons subir ces discours où même si nous sommes capables de les définir comme étant de l’opinion, nous n’aurons pas la possibilité de connaître les faits.

Alexandre Vatimbella

 

 

samedi 13 avril 2024

Editorial. Ne jamais s’habituer à la violence qui tue et amoche nos enfants


La mort d’un adolescent battu à mort à Viry-Châtillon ainsi que les passages à tabac d’autres dans plusieurs villes de France sont des nouveaux drames de la violence endémique qui frappe de plus en plus les jeunes entre eux.

Bien sûr, ce n’est pas nouveau mais justement cette ancienneté aurait du faire en sorte que nous prenions des mesures pour faire cesser cette réalité inacceptable.

Battus à mort ou presque, des enfants et des adolescents sont sans cesse victimes d’un monde que nous ne parvenons pas à civiliser.

Parce que bien sûr, ces violences ne concernent pas seulement les enfants et les adolescents entre eux mais ceux-ci sont surtout victimes des adultes et notamment des guerres qu’ils se font.

Que ce soit en Ukraine, en Israël et en Palestine, pour ne parler que des conflits les plus médiatisés, mais n’oublions ceux du Soudan, du Congo et d’ailleurs, la mort d’enfants nous indignent mais pas assez pour que les choses changent.

C’est aussi le cas des enfants martyrs ou violentés sexuellement même si une prise de conscience salutaire a lieu depuis la fin du siècle dernier.

Mais, soyons clairs: notre jeunesse n’est pas assez protégée et il reste énormément à faire pour que ce monde soit réellement accueillant à ceux qui représentent notre avenir.

Et nous sommes tous complices de ces morts et de ces blessures physiques et mentales dont la plupart seraient évitables en France et dans le monde, si nous tous, les habitants de cette planète, nous nous mobilisions vraiment pour faire cesser cette infâmie.

Et ce n’est pas le cas.