Les Actualités sur Mondiaglobalisation

samedi 29 mars 2025

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Comme la liberté, la pratique de la sécurité se doit d’être responsable


La liberté afin d’être effective pour le citoyen doit être accompagnée de la sécurité.  

Sans assez de sécurité, pas de liberté. 

Mais, la liberté pour exister ne doit pas être étouffée par cette même sécurité. 

Avec trop de sécurité, pas de liberté. 

Comment atteindre ce difficile équilibre dans une démocratie et est-ce possible? 

La question n’est évidemment pas nouvelle et le duo liberté-sécurité est au centre d’une des questions les plus éminentes concernant la démocratie. 

La société a pour tâche première d’assurer la sécurité de ses membres, c’est là même sa principale légitimité. 

Ainsi, à quoi servirait-elle si sa vie était menacée chaque fois que l’on devait sortir dans la rue, si on pouvait se faire voler en toute impunité, si les assassins n’encouraient aucune sanction? 

Mais la démocratie ne peut pas se contenter d’assurer la sécurité, elle doit offrir la liberté effective à tous. 

Et, qui plus est, dans la sécurité. 

A quoi servirait-elle, en effet, si la licence permettait à certains de faire ce qu’ils veulent au détriment de tous les autres, si elle ne pouvait assurer à chacun sa liberté d’opinion et sa capacité à vivre son individualité? 

Comme tout juste équilibre, celui qui unit liberté et sécurité est constamment en péril et doit être sans cesse réajusté. 

Cependant, il ne doit jamais pencher de manière trop prononcée d’un côté ou de l’autre. 

La menace terroriste est emblématique de cette obligation de trouver un compromis acceptable pour que la liberté puisse s’exercer dans la sécurité mais que cette dernière, tout en étant renforcée, ne limite pas le cœur même des libertés collectives et individuelles. 

Ici, le maître mot est «responsabilité».

Jouir de la liberté implique d’être responsable de ses actes et d’en rendre compte si l’on tombe dans la licence.

Jouir de la sécurité implique qu’on ne la confonde pas avec imposition de sa volonté au détriment des autres pour mettre en place un ordre qui les priverait de leurs droits fondamentaux à être libres.

Il faut ainsi aboutir à ce juste équilibre où, dans une société d’égaux, la sécurité n’entrave pas la liberté et où la liberté ne menace pas la sécurité.

Et un seul régime permet d’y parvenir, c’est la démocratie républicaine libérale.

C’est d’ailleurs sa première mission sur laquelle toutes les autres peuvent et doivent s’appuyer.

C’est à l’aune de sa réalisation effective que l’on peut juger de la réalité de la démocratie et de son niveau d’accomplissement.

Alexandre Vatimbella

 


vendredi 28 mars 2025

Le Focus. Trump: tout ce qui se passe était prévisible, aucun de ses électeurs ne peut dire qu’il ne savait pas


Les électeurs américains ont majoritairement voté pour Donald Trump.

Aucun de ceux qui l’ont choisi pour être leur président ne peut dire qu’il ne savait pas ce qui allait arriver et que nous avons devant nos yeux consternés quotidiennement.

C’est bien la démocratie qui a pris une claque dans la figure en permettant une nouvelle fois à un escroc de la rouler dans la farine grâce au peuple.

La dernière frasque de son administration est d’avoir planifier par téléphones portables une attaque contre les Houthis que tout le monde pouvait intercepter et dont un journaliste a été ajouté à la conversation à la suite d’une erreur d’un des participants alors que les informations échangées étaient classifiées ultra-secrètes!

Et dire qu’Hillary Clinton a sans doute perdu l’élection de 2016 à cause d’une fake news prétendant qu’elle avait utilisée son ordinateur pour envoyer des messages avec des informations secrètes…

Mais cet épisode est un épiphénomène devant le mélange d’incompétence et d’idéologie extrémiste avec laquelle les Etats-Unis sont gouvernées.

On le voit avec le plan économique qui va provoquer une récession selon l’ensemble des économistes.

On le voit dans les négociations avec Poutine où la méconnaissance du dossier de l’invasion de l’Ukraine, de la situation de la Russie et des enjeux stratégiques risquent de conduire au désastre.

On le voit avec la volonté d’annexer le Canada et le Groenland où, au-delà d’une vision impérialiste d’un autre âge couplée avec les images d’Epinal de la conquête de l’Ouest, Trump est en train de se fâcher avec deux des plus sûrs alliés des Etats-Unis.

Et l’on pourrait continuer la liste des méfaits tant en matière de politique intérieure où l’inflation s’emballe et les épidémies menacent faute de campagne de vaccination qu’en matière de politique extérieure où le renforcement des ennemis des Etats-Unis et l’affaiblissement de ses alliés devraient conduire Trump tout droit vers la case destitution…

Peut-être que les électeurs américains ne voulaient pas voter pour ça mais alors il leur suffisait de se rappeler les quatre ans de sa première présidence et de l’écouter parler.

Plus profondément, on est en droit que questionner les failles dans la construction du projet démocratique non seulement aux Etats-Unis mais dans l’ensemble du monde libre.

 


jeudi 27 mars 2025

Point de vue. Pour les Européens, boycotter les produits américains est légitime


Les appels à boycotter les produits américains se multiplient en Europe.

Ils font écho à la guerre commerciale que Donald Trump a engagé contre les pays européens mais aussi de la manière dont l’extrémiste populiste les traite plutôt en adversaires qu’en alliés.

Et si l’on pouvait discuter d’une telle campagne en 2016 lors de sa première présidence, ce n’est plus le cas en 2025.

En effet, lors de sa victoire face à Hillary Clinton, Trump avait bénéficié du système électoral étasunien d’un autre âge qui lui avait permis avec trois millions d’électeurs en moins de remporter l’élection grâce à un nombre supérieur de grands électeurs.

Dès lors, avec un boycott, pénaliser le peuple américain pouvait apparaître comme une sanction imméritée.

Or, en novembre 2024, Trump a remporté le vote populaire face à Kamala Harris.

Ainsi les décisions qu’il prend peuvent se targuer d’une légitimité sans conteste (malgré la forte abstention) et d’un accord de la majorité de ses concitoyens.

La question n’est donc plus de savoir si en punissant Trump, on ne punit pas des Américains qui ne seraient pas responsables de sa présidence.

Avec sa volonté de marginaliser les Européens et d’impose des tarifs douaniers qui risquent de provoquer une récession mondiale avec tout ce que cela charrie en termes de pauvreté, de chômage et d’affaiblissement économique, Trump a lancé les hostilités et l’Europe doit se mobilier pour contrer sa politique inacceptable.

Les consommateurs européens doivent prendre part à cette confrontation et leur arme la plus puissante est le boycott.